Interview de Mathieu Johann

Onirik : Pourquoi avoir choisi ce single pour donner le ton de l’album ?

Mathieu Johann : Parce qu’il est le point de départ de l’album, le thème central de ce disque. « Le bonheur ça fait mal » c’est un peu un regard dans le rétroviseur sur mes 27 années de vie. Trois années de travail ont été nécessaires pour mener à bien ce projet là… Je n’arrivais pas à me situer musicalement. Du coup, j’ai choisi les textes comme lien entre les titres…

Onirik : Comment voyez-vous l’évolution de votre musique

Mathieu Johann : Je n’en sais rien encore. Je veux rester dans la musique populaire, qui parle à tout le monde. Cela ne veut pas dire faire de la grosse variétoche. J’adore les textes finement écrits, un peu littéraires. Peut-être me tourner un peu plus vers la chanson, à la Souchon quoi !

Onirik : Pourquoi avoir choisi de vous associer à l’association La Voix de l’Enfant ? Etes vous sensible à la maltraitance aux enfants ? Qu’aimeriez-vous que l’état améliore du point de vue législatif ?

Mathieu Johann : Je voulais à tout prix m’investir dans une association. Quand j’ai écrit mon livre « La passion pour seul bagage » (TF1 Editions) j’ai voulu reverser une partie de l’argent à La voix de l’enfant. Bruno Solo en avait parlé à la télé et j’avais aimé son discours. J’évoquais dans mon bouquin mes années de galère : je suis moi-même un enfant victime de pédophilie. Je voulais que ma petite notoriété serve à quelque chose, à faire passer un message. A chaque fois que j’allume la radio ou la télé, que j’entends parler d’un fait « divers » qui évoque un acte aussi lourd, aussi grave ça me rappelle le petit être que j’étais, ça me fait du mal à moi-même. Envie de crier stop, d’alerter, de prévenir… La Voix de l’enfant travaille activement à l’accueil des enfants victimes. Si j’ai un souhait à formuler, ce serait de permettre aux enfants d’être accueillis dans d’excellentes conditions quand on les écoute, les auditionne. La justice a beaucoup à faire de ce côté là… L’après ne doit pas être aussi traumatisant que l’acte en lui-même.

Onirik : Que devez-vous à la téléréalité ?

Mathieu Johann : Ma notoriété ! Sans Star Ac je n’aurais jamais pu faire cet album. J’ai eu beaucoup de chance de croiser la route d’Alexia Laroche-Joubert et de passer grâce à elle le casting de l’émission.
Ca a été une formidable aventure humaine, et artistique. Croiser tous ces artistes, c’est du vrai grand bonheur… Et aujourd’hui de faire une centaine de concerts par an, grâce à cette exposition médiatique là, j’en suis et en resterai fier. Juste un mot sur la télé-réalité, je ne suis pas certain que ce terme convient vraiment à la Star Ac…

Onirik : Espérez-vous une carrière à la Olivia Ruiz qui a su s’affranchir des étiquettes et affirmer son style, à la Jenifer qui balaye tout sur son passage, à la Elodie Frégé discrète et poétique, ou à la Nolwen Leroy diva aérienne ?

Mathieu Johann : Une carrière à la Mathieu Johann, qui n’a fait appel à aucun nom pour tenter la carte crédibilité. Je m’en fous de travailler avec des gens renommés ou pas. J’ai voulu faire un disque qui me ressemble, sans chercher à convaincre des « parrains ». Je veux continuer ma vie et mes voyages avec une vraie liberté artistique, sans avoir de compte à rendre à quiconque. Des textes un peu littéraires parfois, des musiques populaires, quelques cordes et quelques cuivres…

Onirik : Avec qui aimeriez-vous collaborer pour un prochain album ?

Mathieu Johann : Les mêmes personnes que sur le premier !! Peut-être me tourner vers un Tété ou un Cali… J’aimerais beaucoup travailler avec Michel Coeuriot qui réalise les albums de Souchon et Voulzy. On verra… La vie réserve tellement de surprises !

Onirik : Quel est le trait de caractère qui pour vous, vous définit le plus ?

Mathieu Johann : L’honnêteté. J’y tiens aujourd’hui mais ça n’a pas toujours été le cas. Je mets un point d’honneur à être franc et droit avec les gens que je croise sur ma route.

Onirik : Si vous aviez un vœu à réaliser, cela serait lequel ?

Mathieu Johann : Que mon album se vende un peu, bien sûr. J’ai tellement travaillé dessus… Je me suis tellement battu… Et plus, un vœu plus utopique, que les mômes arrêtent de morfler aux quatre coins du Monde. C’est tellement ce que nous avons de plus précieux, les enfants…

Onirik : Etes-vous fan de série télé ? Lesquelles ?

Mathieu Johann : Pas du tout, je ne regarde jamais ou presque la télé. Je suis tombé l’autre jour sur Dr House je crois… J’ai vachement aimé ça, j’ai trouvé ça sympa… Je ne boude pas la télé, c’est juste que je n’ai pas une minute pour la regarder.

Onirik : Cela vous dirait de faire une carrière à l’américaine comprenant chanson, ciné, et toutes formes d’expression artistique ?

Mathieu Johann : Pourquoi pas, oui… Montand savait tout bien faire, Bruel a pris le relais. Moi je ne suis pas certain d’avoir d’autres talents que le mien !

Onirik : Vous avez composé une partie de votre album, est-ce que cela était une expérience ou pour vous cela fait partie intégrante de votre vocation.

Mathieu Johann : Non, pour moi il est logique de collaborer à mon album. J’avoue préférer écrire pour d’autres gens, pour des femmes particulièrement. Je travaille en ce moment sur un projet avec Delphine Chanéac, la comédienne. J’ai du mal à écrire pour moi. Je trouve tout ridicule, pas en phase avec ce que je suis. Alors, je confie cela à d’autres…

Onirik : Suivez-vous régulièrement votre page sur Myspace ?

Mathieu Johann : Oui tout le temps ! Je suis connecté tout le temps à mes deux pages MySpace ! La page musique et mon blog : myspace.com/lebonheurcafaitmal ou myspace.com/mathieujohann J’suis assez accroc au net, faut le dire… A défaut de regarder la télé, quoi !

Onirik : Un grand merci pour le temps pris à nous répondre 🙂

Mathieu Johann : Ah non, merci à vous ;-))

Merci également à Gaëlle Bouvier de l’agence Ketchum

Crédit photo : Pierre Fageolle