Indigènes est nommé aux Oscar dans la catégorie « Meilleur film étranger », ce nous fait très plaisir. Cet hommage aux tirailleurs sénégalais et maghrébins lors de la Seconde guerre mondiale vaut bien cette récompense !
Toutefois, ce qui me chagrine c’est que ce film a été mis dans la présélection avec pour nationalité… algérienne. Cela me laisse pantois. La production est majoritairement française (France2/France3/Studio Canal), le réalisateur, Rachid Bouchareb est français (né en 1953 à Paris de parents algériens) et les cinq acteurs principaux (récompensés à Cannes) idem.
Lorsqu’on regarde la fiche technique on en remarque deux sociétés de production sans doute Algériennes, mais c’est ultra-minoritaire. Cette façon de maquiller la nationalité d’un film est pour moi un tour de passe-passe un peu gênant. J’aimerais bien que le cinéma algérien ressorte de ses cendres (comme le superbe Chroniques des années de braises de Lakhdar-Hamina , Palme d’or du Festival de Cannes en 1975) mais c’est hélas pas le cas.
En fait, Indigènes a concouru à la préselection des Oscar sous l’étiquette algérienne vient du fait que chaque pays n’avait droit de présenter qu’un film. Le film français pressenti était Fauteuils d’orchestre (renommé pour l’occasion Boulevard Montaigne) de Danielle Thomson, mais celui-ci n’a pas été retenu, hélas, car ce film est en fait très hollywoodien dans sa forme (j’y reviendrai plus en détails) et il devrait plaire au public américain. S’il avait été retenu aux Oscar, cela lui aurait donné un véritable élan. Dommage.
Il ne reste plus, pour se consoler, qu’à acheter le DVD de Fauteuils d’orchestre et à croiser les doigts pour Indigènes, film dont je découvre aujourd’hui sa nationalité algérienne !