Il était une fois Broadway – Avis +/-

Présentation officielle

Il était une fois Broadway, un spectacle sensationnel qui vous invite à découvrir ou à redécouvrir les plus grands classiques de la Comédie Musicale !

Durant plus de deux heures, 100 choristes et 60 musiciens ainsi que des guest, vous emmèneront à Broadway en interprétant les musiques iconiques de Cabaret, de Cats, de Yentl, du Fantôme de l’Opéra ou encore de West Side Story.

Avis de Claire

Samedi et dimanche derniers le Palais des Congrès se mettait aux couleurs de Broadway ! Enfin presque ! Revenons en détail sur ce show qui aurait pu être génial pour tous les fans de comédies musicales, mais…

Commençons par les points négatifs. Dans le souci de mettre à l’honneur les plus grands moments des comédies musicales de Broadway, les organisateurs en ont oublié les non-spécialistes. En effet, si les airs peuvent être familiers à l’oreille, ce n’est pas évident pour tout le monde, et une petite introduction ou présentation des différents extraits aurait été plus que bienvenue. Ainsi, de musique en musique, on voguait à l’aveugle, pas forcément sûrs des références les moins évidentes.

Broadway, oui mais alors pourquoi, et pourtant on les adore, pourquoi des extraits des films de Jacques Demy ? C’est bien joli, mais on aurait dans ce cas carrément préféré un spectacle dédié. D’autant que les deux interprètes n’ont pas convaincu, loin de là. Entre Liane Foly accrochée au prompteur et hésitante dans ses vocalises et Benjamin Legrand venu en touriste, il a été très difficile d’adhérer à leur duo amoureux des Parapluies de Cherbourg ou de Peau d’âne.

Passons sur la performance de Grease[[La chanteuse a clamé son amour pour Olivia Newton-John, mais n’a pas su tirer son épingle du jeu]] d’Hélène Segara, en petite forme. Sa tenue pour son « grand numéro », rien de moins que la chanson phare de La Belle et la Bête semblait tout droit sortie de la garde-robe d’Esmeralda, une déception, tant sur le fond que sur la forme. Idem sur Memory, de Cats, n’est pas Barbra Streisand ou Ellen Paige qui veut. Même réflexion sur les prompteurs, la chanteuse ne les quittait pas des yeux.

Entre petits problèmes techniques, mauvaises balances sons entre la chorale (100 voix quand même), souvent sous-exploitée, ou l’orchestre (60 musiciens), micros faibles, il y a eu de nombreux moments de flottements. Il manquait aussi un petit rien de mise en scène, on aurait pu faire quelque chose de beau sur New York New York avec des projections de gratte-ciel par exemple et des jeux de lumière. Il y a bien eu une tentative de rosace au plafond sur Notre-Dame de Paris, version Disney, mais trop discrète pour être vraiment notable.

La seconde partie, fort heureusement, a trouvé un meilleur souffle. Et le public ne s’y est pas trompé, car les plus applaudis ont été nos chouchous de la scène française, des artistes discrets, professionnels, pas forcément connus du grand public, mais dont le talent a vraiment fait la différence lors de cette soirée. On pense notamment à Anne-Marine Suire et Manon Taris. L’une et l’autre étaient prévues pour le rôle mythique de Christine Daaé du Fantôme de l’Opéra, le projet avorté de Mogador. Nos photos du Backstage sont ici. On a bien senti l’émotion de Manon, lorsqu’elle a interprété en français, Souviens toi de moi, sur le texte de Nicolas Engel.

Côté masculin, aucun doute que Julien Salvia, qui est aussi un brillant compositeur de spectacles, s’est particulièrement distingué, et n’ayons pas peur de le souligner, il avait un niveau d’anglais bien meilleur que celui de ses collègues de la soirée. Plaisir aussi de retrouver Yoni Amar, connu pour avoir été la voix française de la Bête dans la dernière adaptation cinématographique de La Belle et la Bête.

En espérant que la production tiendra compte des retours du public, ce spectacle ne peut que s’améliorer, et séduira peut-être davantage lors d’un nouveau rendez-vous, fixé au 25 janvier 2019.

Fiche technique

Adresse : Palais des Congrès 2 Place de la Porte Maillot, 75017 Paris

Téléphone : 01 40 68 22 22

Mise en scène : Pierre-Yves Duchesne