Hyacinthe – Avis +

Résumé

Hyacinthe Bridgerton est la benjamine d’une fratrie de 8 enfants. Sa mère, Violette, désespère de la marier, car après 4 saisons où elle a repoussé les demandes, elle fait pratiquement office de veille fille. Desservie par son intelligence et sa lucidité, elle devient de plus en plus difficile car elle comprend qu’elle ne pourra être heureuse qu’avec un homme qui lui tienne tête.

Grande amie d’une vieille comtesse irascible, elle accepte de traduire pour son petit-fils un journal intime écrit en italien.

Avis de Marnie

Il est un peu dommage de commencer une saga de huit tomes, en faisant paraître le septième volume, surtout lorsqu’un excellent bouche à oreille a suivi la sortie de la série des Bridgerton aux Etats-Unis. Cependant, nous pouvons assurer honnêtement que pour ce présent récit, avoir lu tous les romans précédents n’est pas d’une absolue nécessité. Toutefois, pour une meilleure compréhension des caractères, dont celui de l’héroïne, et de certains des personnages, je conseille vivement de les lire en version originale puisqu’ils n’ont jamais été traduits.

Hyacinthe est la benjamine des filles Bridgerton. Dotée d’une forte personnalité, le sarcasme à la bouche, l’œil malicieux, la jeune femme traverse les salons de l’aristocratie en 1820 comme la vie, avec aplomb, charme et humour. Toutes ses sœurs sont mariées, mais elle joue la difficile, d’après ses proches. Mais est-ce vraiment un jeu ? Ne serait-ce pas plutôt de l’appréhension ? La personne pour qui elle éprouve une certaine affinité est Lady Danburry, une vieille dame excentrique, redoutable et redoutée… Lors d’une soirée, Hyacinthe va faire plus ample connaissance avec le petit-fils de Lady Danburry, Gareth Saint-Clair, un insouciant « mauvais garçon », enjoué et cynique, qui passe le plus clair de son temps à tenter de choquer son père avec lequel il ne s’entend pas.

Le talent de Julia Quinn ne se situe pas au niveau de l’intrigue, ici d’une simplicité confondante, mais surtout dans les dialogues. Le marivaudage, dans le vrai sens du terme, est la vraie réussite de cet auteur. Les dialogues sont brillants, humoristiques, audacieux et pleins d’émotion. Au cours de ces échanges incessants, la tension entre les héros monte, leurs sentiments s’exacerbent. Nous sommes dans le carcan de la « régence » un genre bien défini de la romance. Julia Quinn réussit à flirter avec ses frontières, tout en ne dérangeant pas le lecteur. La raison en est surtout due à son enthousiasme et au rythme plutôt effréné qu’elle donne au récit. En effet, les chapitres sont annoncés à chaque fois par une mise en situation, qui permet aussitôt à une réplique piquante d’être lancée. Les descriptions sont minimalistes, l’auteur préférant laisser la part belle à l’action, ce en quoi elle a bien raison.

Le résultat est tout en charme, spontanéité, enthousiasme et plaisir. Julia Quinn privilégie la gaité à la tragédie, ce qui entraîne le lecteur dans un récit ironique et tendre à conseiller à toute personne victime d’un coup de blues, mais qui aussi, et seul bémol du roman, en définit un peu trop les limites. L’aspect dramatique pourtant bien intéressant et qui aurait mérité que l’on s’y attarde, que l’on approfondisse notamment le ressenti des héros, est à peine effleuré. Alors débouchent le dernier chapitre et l’épilogue, écrits dans le même style effréné et l’on reste un peu sur notre faim, alors que l’on aurait souhaité plus de consistance.

Au final, c’est un plaisir de lire cette romance classique, mais pleine de fraîcheur avec des dialogues étincelants d’esprit et d’humour qui nous font totalement oublier l’aspect déjà vu de l’histoire. Nous savons que Julia Quinn est capable de faire bien mieux (ce qu’elle réussit par exemple dans romancing Mr Bridgerton) et de distiller une émotion poignante et une vraie profondeur qui auraient rendu cette histoire inoubliable… Mais cette agréable comédie romantique vous fera passer un très bon moment !

Avis de Valérie

Ce roman est un véritable enchantement. Par on ne sait quel miracle, dès les premières lignes, on est propulsé à Londres en 1827. Pourtant aucun mot ou phrase ne sont ampoulés ou superflus. Léger, pétillant, mais également riche et fin l’écriture et les dialogues rendent ce récit unique alors que le genre pullule d’ouvrages plus ou moins intéressants.

Tout d’abord, les personnages sont particulièrement attachants et cela grâce au talent de Julia Quinn qui, par petites touches, brosse un portrait précis sans omettre de doter ses personnages de caractères et sentiments très réels.

Puis, chaque chapitre est introduit par un petit commentaire à la manière d’une pièce de théâtre, renforçant alors, et d’une manière détournée, ce sentiment de réalité.

Le récit n’est jamais falot. Les réparties toutes en finesse ne tombent pas dans un cynisme de mauvais aloi et l’évolution des sentiments demeure crédible (à l’opposé de certains romans) et ne sont jamais magnifiés, juste contés comme fil conducteur à l’histoire. L’humour est toujours présent, que ce soit dans les dialogues, mais aussi dans la narration car l’oeil perçant de l’auteur sait éclairer les incohérences des usages de ce siècle.

Et pour faire bonne mesure, Julia Quinn se permet de nous surprendre en déviant de la trame que l’on voit se profiler. Elle donne à ses personnages l’occasion de se décevoir afin de grandir et de mûrir, tout comme dans la vie.

Ce merveilleux roman est à dévorer tant son style oscille avec bonheur entre un peu d’Oscar Wilde, de Jane Austen et d’autres. Certaines scènes sont hilarantes, d’autres très touchantes, et comme c’est l’un des 8 livres écrits sur les relations amoureuses de la famille Bridgerton , on sait que même après avoir terminé notre lecture, on pourra replonger dans l’univers de l’auteur rapidement, si l’éditeur veut bien nous contenter !

Ailleurs sur Onirik

Avis de Callixta sur Romancing Mister Bridgeton

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 238
Editeur : Editions Gutenberg
Genre : Régence
Sortie : 14 février 2007
Prix : 18, 85 €