Présentation de l’éditeur
Heurtée de plein fouet par un chauffard, la jolie Jane est laissée pour morte dans un rosier. Elle ne se souvient pas de ce qui s’est passé, mais d’étranges messages laissés sur le miroir de l’hôpital et des menaces téléphoniques instillent en elle le doute : a-t-elle réellement été victime d’un accident, ou quelqu’un a-t-il vraiment tenté de la supprimer ? Qui ? Serait-elle en train de perdre la tête ? Et si le tueur était tout proche ?
L’image est austère et pourtant étrangement belle. Au premier plan, à droite, un buisson. Au milieu, une fille. Elle a un joli visage, à demi caché par des cheveux noirs. Son corps est couvert d’entailles, une rivière de sang dégouline de sa tête. Ses lèvres sont entrouvertes, mais elle est incapable de parler. Ses yeux sont grand ouverts, mais ils ne voient rien.
L’image ressemble à n’importe laquelle des photos que j’ai prises, à un détail près. Cette fille devrait être morte. La fille, c’est moi.
Avis de lady Clare
Avec Hantise, Michelle Jaffe nous fait entrer de plein fouet dans le monde pailleté et privilégié des nantis de la Côte Est. Nous sommes dans le New Jersey, non loin de New York, dans un quartier huppé où toutes les maisons sont des châteaux, où les adolescents roulent négligemment en Porsche ou en BMW et où porter un vêtement de la saison dernière est le comble du mauvais goût…
Notre héroïne, Jane Freeman, est l’archétype-même de la jeune fille de bonne famille : belle, riche et populaire. Quand le roman débute, elle est sur un lit d’hôpital, blessée gravement après un terrible accident de voiture. On pense qu’elle s’est volontairement jetée sous les roues… Mais pourquoi souhaiter mourir lorsque l’on possède tout ce que l’on désire et que l’on est adorée de tous ?
Et c’est bien le souci de Jane, elle veut vivre, pour elle, on a tenté de la tuer. Elle ne se souvient que très partiellement de cette dernière soirée, qui devait être parfaite, entourée de son petit-ami-gravure de mode et de ses deux meilleures amies. Elles forment toutes les trois le club des « Mode-Squetaires ». Voilà qui en dit long sur leurs passions : elles sont les plus populaires du lycée, font et défont les modes, comme les réputations.
Mais au-delà de la vie facile, du tape-à-l’œil et du chic, se cachent de sombres secrets. Alors que, clouée sur son lit d’hôpital, Jane s’efforce de retrouver la mémoire, commencent à défiler devant elle ses amis les plus proches, ceux qu’elle aime et qui sont censés l’aimer. Mais derrière chacun d’eux se cache un meurtrier potentiel, Jane en est de plus en plus convaincue. Trop de petits détails qui clochent, trop de regards fuyants, trop de rires qui sonnent faux…
Photographe amateur de talent, Jane a le don de remarquer la plus petite particularité. C’est à force de replacer les pièces du puzzle dans sa tête, et de faire ressortir des secrets douloureux profondément enfouis en elle, qu’elle va peu à peu tout comprendre. La personne qui veut la tuer est l’une de ses proches, Jane en est de plus en plus sûre, surtout depuis qu’elle reçoit des cadeaux bizarres et des coups de fil de menace. Le pire est que personne ne la croit, elle passe pour une folle qui veut attenter à ses jours. Comment peut-elle se sortir de cette impasse? Aidée de Pete, un jeune aide-soignant qui ne la laisse pas indifférente, elle va se battre pour arriver à convaincre les siens, qui la croient toujours suicidaire.
Au fur et à mesure des journées qui passent – l’histoire se décline sur cinq journées – les éléments se précisent et Jane remonte le fil des derniers évènements, tout en se remémorant des souvenirs du passé qui nous permettent de mieux cerner les différents personnages. Il y a ses amies les plus proches, Langley et Kate, pas aussi lisses et parfaites qu’elles en ont l’air ; il y a David, son petit ami séduisant comme un mannequin, mais de caractère instable ; il y a Scott, son ami photographe et beau comme un dieu, dont les sentiments pour elle sont ambigus… Bref, toute une galerie de personnages pour lesquels on va aller de surprise en surprise et pour lesquels on se prend au jeu des découvertes…
Sous un aspect de roman « tendance », Michelle Jaffe a su créer une vraie atmosphère inquiétante, qui contraste intelligemment avec le monde doré et privilégié qui nous est décrit presque à outrance. Il y a toutefois une pesante abondance de marques et de clichés, on aurait préféré un peu plus de modération de ce côté-là. Cependant, le climat angoissant est bien installé, l’intrigue parfaitement menée et la fin, surprenante, à la hauteur de nos attentes.
Fiche technique
Format : broché
Pages : 402
Editeur : Hachette
Collection: Black Moon
Sortie : 19 janvier 2011
Prix : 16 €