Eat and love yourself – Avis +

Présentation de l’éditeur

Mindy a 27 ans et travaille dans un café de Montréal. Timide et mal dans sa peau, elle souffre d’un trouble du comportement alimentaire depuis l’enfance. Un soir, dans son épicerie de quartier, elle achète une tablette de chocolat qui va lui permettre de revisiter son passé et lui offrir une chance de reprendre sa vie en main. Mais sera-t-elle capable de retrouver le chemin vers son présent, pour enfin s’accepter avec amour et bienveillance ?

Avis de Hiro

Mindy, 27 ans, employée dans une enseigne de vente de café à emporter, se sent vide. La jeune femme est mal dans sa peau depuis presque toujours, elle ne s’aime pas. Elle ne sait pas non plus comment on pourrait l’apprécier physiquement, ou la trouver belle alors qu’elle se voit repoussante.

Un soir, elle est attirée par une curieuse tablette de chocolat. Dès les premiers carreaux, elle sent que quelque chose ne va pas. Elle se retrouve spectatrice de scènes d’elle enfant. Elle s’observe soumise à ses peurs, ses craintes, ses troubles alimentaires. Ces choses-là remuent quelque chose en elle car elle les ressent encore, plus de dix ans après. Si ses proches veulent son bien, ils s’y prennent mal car plus elle culpabilise de ne pas être « bien » comme il voudraient, plus elle se réfugie dans une boulimie destructrice. Les aliments gras et sucrés deviennent des réconforts brefs mais nécessaires. Elle sait que c’est éphémère, mais il est parfois plus facile de manger sans y penser.

Eat and Love yourself montre à quel point l’entourage peut faire du mal sans le vouloir. Que des petites réflexions qu’on peut penser anodines marquent au fer rouge. Comment peut-on s’aimer si personne ne nous accepte. Si à chaque fois tous nos actes sont remis en cause, cela nous hante au plus profond de nous. Mais le livre soulève d’autres problèmes, notamment l’aspect psychologique du problème, en y mettant le nom de dysmorphophobie. Manger n’est plus un simple plaisir mais devient maladif, lorsque l’estime de soi est totalement piétinée, qu’il y a un vide qu’on essaye de remplir de toutes les manières possibles.

On voit que ce trouble du comportement est nocif pour notre entourage mais surtout pour soi-même. On se déteste à cause de lui, mais on s’enfonce dedans à pieds joints. C’est sinueux et profond, la négativité empêche de réagir. Pour s’en sortir, il faut une prise de conscience profonde et ce n’est pas la culpabilisation qui le permet. C’est plutôt comprendre la source du mal et avoir du soutien.

La bande dessinée montre cela, elle ne fait pas croire que tout peut changer du jour au lendemain. Bien au contraire, on se rend compte que c’est une longue phase de reconstruction. Mindy n’est pas une jeune femme parfaite, elle est parfois un brin énervante, mais sans tout mettre sur le problème de la dysmorphophobie, son comportement s’explique. Elle se bat contre un vide permanent.

L’autrice offre en plus à cette histoire des dessins qui nous touchent. On ressent toute la détresse de Mindy et cela s’exprime d’autant plus par la palette de couleurs froides qui est utilisée. Eat and Love yourself est un ouvrage fort en message.

Fiche technique

Format : album
Pages : 160
Editeur : Ankama
Collection : Ankama BD
Sortie : 5 février 2021
Prix : 19,90 €