De si bons amis – Avis +

Présentation de l’éditeur

Quand Ava et Swift Havilland, couple fortuné, décident de prendre sous leur aile Helen McCabe, celle-ci est au plus bas. À quarante ans, Helen a perdu la garde de son fils Oliver, huit ans, et partage sa semaine entre rencontres aux Alcooliques Anonymes, petits boulots de serveuse et soirées à faire défiler sur son écran les profils d’hommes célibataires de la région. Après s’être réfugiée depuis l’enfance derrière des récits de vies fantasmées pour masquer sa fragilité, elle trouve auprès des Havilland ce qu’elle a toujours désiré : se sentir unique et aimée.

Dès lors, la vie d’Helen est soumise aux moindres caprices du couple – dont la perversité prend des apparences de bienveillance –, les laissant même s’immiscer dans les prémices de sa relation avec Elliot, un comptable dont le quotidien simple et rangé attire le mépris de ses nouveaux amis. Jusqu’où Helen se laissera-t-elle manipuler par les Havilland, tandis qu’une seule chose compte à ses yeux : récupérer la garde d’Oliver ?

Dans ce roman à l’écriture fluide et rigoureusement construit, Joyce Maynard dresse le portrait d’une femme vulnérable et emporte le lecteur au coeur d’une angoissante prise de possession amicale. Jusqu’au moment où Helen sera placée devant un choix aussi imprévu que difficile…

Avis de Claire

Commencer un roman de Joyce Maynard, c’est l’assurance du plaisir immédiat de la lecture. En quelques mots, tout est dit mais paradoxalement tout reste encore à découvrir. Dès le départ, on connaît la fin : Helen a subi beaucoup de galères, puis elle a rencontré un couple ultra-riche qui a bouleversé sa vie, après un drame, cette amitié s’est brisée et Helen regrette même de les avoir connus. Que s’est-il donc passé durant ce laps de temps de onze mois, cette parenthèse enchantée qui s’est finalement transformée en cauchemar ?

Le récit de Joyce Maynard déroule pour nous la vie d’Helen, la perte de la garde de son fils ayant été le plus grand choc de sa vie. Photographe professionnelle, non dénuée de talent, mais sans doute pas assez ambitieuse, Helen vivote. Un jour, pour tenir le coup financièrement, elle accepte un petit boulot d’extra dans une réception chic lors d’un vernissage. C’est là qu’elle rencontre Ava, une femme un peu plus âgée qu’elle, philanthrope, dont elle devient assez rapidement l’amie intime.

Par petites touches, on comprend qu’Ava et son mari Swift, sous couvert d’une extrême gentillesse et d’un altruisme à toute épreuve, sont en réalité un véritable couple-ogre, qui régentent la vie, les pensées et la moindre décision de Helen. Elle ne peut plus rien faire sans eux, se pliant au moindre de leurs caprices, et prend bien soin de faire la sourde oreille aux mises en garde de son entourage.

Cela passe par la couleur d’un chandail, dont la couleur lui convient bien mieux -selon Ava-, au choix d’un nouveau petit ami -pas assez bien pour elle-. Petit à petit, sans qu’elle s’en rende compte, Helen se retrouve entièrement dépendante d’eux, charmée qu’elle est que des personnes aussi riches et aussi intéressantes l’aient remarquée, elle, la petite photographe ratée.

Quand arrive le drame qui mettra fin à cette mascarade d’amitié et qui ouvrira les yeux de Helen, sera-t-il trop tard pour espérer rattraper ce qu’elle a manqué ? Pour retrouver la garde de son fils ? Ou tout simplement, pour retomber amoureuse ? Joyce Maynard explore les arcanes et les limites d’une amitié extrême, et nous livre encore une fois un très beau portrait de femme.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 333
Editeur : Philippe Rey
Sortie : 2 janvier 2019
Prix : 18 €