Ciné + Classic – L’ange bleu

Attention, ce n’est pas un chef d’oeuvre, mais surtout un film singulier qui marqua toute une génération de cinéphiles. En 1929, le cinéma allemand est nettement plus en avance que tous les autres…

Déjà, il s’agit d’un des premiers films entièrement parlant. La caméra de Joseph Von Sternberg tombe follement amoureuse (comme le réalisateur) d’une Marlene Dietrich qui d’une prestation sur scène où elle chante « Lola Lola » devient immédiatement une star mondiale.

Son jeu ici n’est pas le meilleur, mais sa beauté vénéneuse (comme sa tenue d’une impudeur totale) transcende tellement l’écran qu’on ne peut que comprendre la déchéance du pathétique professeur pris dans les mailles de sa grâce aussi vulgaire que féline.

Cerise sur le gâteau, c’est aussi la prestation exceptionnelle d’Emil Jannings qu’il faut retenir ici, et notamment sa dernière scène aussi humiliante que dérangeante qu’Hollywood n’aurait jamais osé tourner…

Le mythe de la femme fatale venait de naître à l’écran !