Bilan provisoire de la première semaine du Festival de Cannes

Les histoires d’amour finissent mal en général. C’est ce que semble dire Christophe Honoré dans son dernier film, Les chansons d’amour présenté dans la sélection officielle à Cannes la semaine dernière. Le réalisateur de 17 fois Cécile Cassard et Ma mère se lance dans un genre que l’on croyait perdu depuis la mort de Jacques Demy : la comédie musicale à la française, avec une différence essentielle : ce sont bien les comédiens qui chantent.

Chiara Mastroianni a donc plus de chance que sa mère, Catherine Deneuve, qui ne chantait pas dans Les parapluies de Cherbourg, Palme d’or à Cannes en 1964. Les chansons d’amour auront-elles autant de charme ? On croise les doigts pour le premier film français sélectionné à Cannes. Il y en aura quatre en tout, cinq pour la sélection made in USA.

Samedi, les frères Coen, habitués de la Croisette, avec No country for old men, montraient comme toujours des ratés mal en point, cette fois dans l’ouest des USA, avec, dans le rôle du méchant, l’espagnol Javier Barem, affublé d’une perruque ridicule. Il a tellement impressionné les festivaliers qu’il est déjà favori pour le prix d’interprétation masculine.

Mais Cannes, ce ne sont pas que des films français et américains que l’ont verra de touts façons sur nos écran. C’est avant tout l’ouverture sur le monde. Ainsi, jeudi, on a pu voir un film roumain, 4 mois, 3 semaines et 1 jour de Cristian Mungiu. Celui-ci revient sur les années noires de la dictature Ceausescu à travers le destin tragique d’une jeune femme qui essaie d’avorter clandestinement. Certains critiques ont vu dans l’interprète principale, Anamaria Marinca, un air de Rosetta des frères Dardenne, Palme d’or à Cannes en 1999. Encore un favori pour la Palme d’or.

Dimanche, le festival de Cannes fêtait ses 60 ans avec une soirée spéciale présentée par Juliette Binoche et la diffusion hors compétition de Chacun son cinéma composé d’une vingtaine de court-métrages de trois minutes avec pour thème la salle de cinéma, réalisé par une vingtaine de cinéastes prestigieux habitués de Cannes, et diffusé simultanément sur Canal+ : film très inégal comme toujours dans ce genre d’exercice.

La compétition se poursuit cette semaine avec, entre autre, Paranoïd park de Gus Van Sant qui ne cesse d’explorer le malaise de la jeunesse.