Au bout de la nuit – Avis +

Présentation de l’éditeur

Alors que la légiste Maura Isles termine sa journée de travail à la morgue, le cadavre d’une noyée ouvre les yeux. Transférée d’urgence à l’hôpital, la ressuscitée n’a pas fini de faire parler d’elle : à peine sortie du coma, elle prend en otages plusieurs personnes présentes sur les lieux, dont l’inspecteur Jane Rizzoli sur le point d’accoucher. La forcenée prétend vouloir révéler un scandale impliquant certains des membres les plus éminents du gouvernement.

Qui est donc cette mystérieuse jeune femme à l’accent slave ? Et pourquoi le ministère de la Défense tient-il tant à donner l’assaut, au mépris total de la survie des otages ? Autant de questions auxquelles devront répondre Maura et Gabriel, le mari de Jane, afin d’éviter le pire.

Avis de Nicolas

Tess Gerritsen est une écrivaine à succès qui a été publiée dans 31 pays et a vendu 15 millions d’ouvrages. Ayant une formation de médecin, elle commença sa carrière dans la romance puis le thriller médical. Ce polar Vanish (traduit de la façon la plus mystérieuse qui soit en Au bout de la nuit) est le cinquième de la série Rizzoli/Isles éditée en 2005 et fut primé du Nero award. Pas d’inquiétude, il n’est pas nécessaire de connaître tout le passé des deux héroïnes pour apprécier l’intrigue. Même si j’espère que la qualité de celle-ci vous donnera envie de vous procurer les quatre premiers (malgré l’avis mitigé de Cécilia)

Voilà donc notre médecin légiste Maura Isles qui ramène à la vie un top model russe noyée et enfermée par erreur dans le frigo de sa morgue. Et voilà également une inspectrice Jane Rizzoli enceinte jusqu’aux yeux et qui, fidèle à son caractère sanguin, perd les eaux en maitrisant un prévenu en plein procès au tribunal. Jane se retrouve à l’hôpital pour être aussitôt prise en otage par la ressuscitée.

Cela commence donc sur les chapeaux de roues, pas un temps mort dans ces premières pages. On pourrait s’inquiéter de tomber dans les clichés habituels des prises d’otage à l’américaine: la guéguerre police locale/FBI, le gentil négociateur, le maire aux ambitions politiciennes, mais il n’en est rien. Où alors à peine… Car très vite, toute cette prise d’otages se termine dans un bain de sang, le SWAT fait le ménage sans qu’aucune négociation n’ai pu réellement se mettre en place.

L’amateur de polar blasé que je suis se trouve alors embarqué dans une cascade de rebondissements mêlant CIA et lutte anti-terrorisme, filles de l’Est aux rêves américains désenchantés, et vendues comme esclaves sexuels, corruption au plus haut niveau de l’état…

Tess Gerritsen nous offre ici un thriller plus féminin que la moyenne des best-sellers. Même si les hommes ont leur part d’action, ils sont relégués aux seconds rôles (le partenaire de Jane, son mari agent du FBI, …), ou alors aux méchants… L’auteur n’hésite pas à critiquer ouvertement la dérive sécuritaire de son pays où tous les droits sont bafoués dès lors que l’on place le mot « terrorisme ».

Un petit bémol : parmi tous les clichés qui sont plutôt bien passés au long de ces 350 pages, on tique avec celui des « Marines » (un marine c’est un vrai patriote, un ex-marine ça n’existe pas, on est marine toute sa vie, et sa vie, on la donne sans hésiter pour son unité, blablabla…). Un peu trop pour moi…

La traduction de cet ouvrage est très bonne, rendant la lecture fluide.
Un scénario millimétré pour la mise en image et une lecture plaisante pour la plage.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 356
Editeur : Presses de la Cité
Collection : Sang d’encre
Sortie : 20 mai 2009
Prix : 21 €