Apprentie fermière – Avis +/-

Résumé

Cette année, Dicey a perdu tout ce qui lui était cher dans la vie : son mari, son travail et très bientôt sa maison et sa voiture ! Il ne lui reste plus que son chien-loup Fergus, sa sœur déprimée Titch et sa meilleure amie hystérique Sally. Pour se changer les idées et fuir la sinistrose, la folle équipée retourne dans le village de leur enfance. Ce séjour à La Ferme ne va pas tarder à se traduire par des révélations surprenantes à leur sujet !

Avis de Francesca

Encore un de mes préjugés qui disparaît ! J’avais beaucoup d’appréhension en commençant ce roman de la collection Red Dress Ink qui se proclame comme la collection des citadines branchées. Je m’attendais à un ramassis de clichés sur une femme parfaite, belle, riche mais célibataire, incapable de concilier une vie professionnelle surchargée avec une vie personnelle satisfaisante, enchaînant les gaffes sans la moindre once d’humour. Cette lecture m’a permis de modifier mon point de vue sans pour autant me donner tort sur le fond.

Dicey est la narratrice de ce récit. Australienne de 32 ans, elle surmonte un moment difficile de son existence en ruminant ses échecs, persuadée de rater tout ce qu’elle entreprend. Après avoir été la patronne d’une société ayant beaucoup de succès avec la vente de pyjamas s’inspirant des vaches (!) pour les motifs, elle se retrouve ruinée après avoir suivi les conseils d’un escroc. Parallèlement, elle s’est séparée de son mari Jean-Luc, JL pour les intimes, un suisse à moitié français (dixit le texte), duquel elle est toujours amoureuse même si elle se refuse à le reconnaître.

Autour d’elle gravitent les deux autres protagonistes importants du récit.

Titch est radicalement différente de sa sœur. Présentatrice d’une émission matinale de télévision, elle est patiente, gentille, voire moralisatrice et heureuse en ménage. La seule ombre au tableau réside dans le fait qu’elle n’arrive toujours pas à tomber enceinte, malgré les différentes tentatives de fécondation in vitro. Souhaitant des enfants par-dessus tout, elle cache un secret qui la mine et qu’elle ne veut révéler à personne, pas même à sa sœur.

Sally est une photographe spécialisée dans les mariages. Plusieurs fois divorcée, elle mène une vie totalement débridée. Son retour à La Ferme va provoquer quelques bouleversements dévoilant chez elle des blessures plus profondes qu’il n’y paraît.

Les 3 femmes traînent leur morosité pendant leur séjour à La Ferme et retrouvent les lieux de leur enfance. Il s’ensuit des situations cocasses avec les habitants, qu’elles aient plaisir à revoir ou pas, dans ce petit lieu où tout se sait et se propage rapidement et où rien ne peut être caché.

Bien sûr, l’humour est présent dans ce roman. Je me suis surprise à sourire et rire parfois à certains passages. La narration à la première personne permet bien de rendre compte des états d’âme et du ressenti de l’héroïne. La relation entre Dicey et JL est plus mélancolique, nourrie de malentendus et de petits secrets que chacun dissimule à l’autre. Cependant, elle n’est pas le point essentiel du récit qui tourne principalement autour des 3 héroïnes. Celles-ci ont des comportements assez loufoques, nés d’une complicité très forte nouée dès l’enfance, et se retrouvent confrontées aux fantômes de leur passé.

Le livre oscille entre légère dérision et humeur plus grave, de sorte qu’on a l’impression que l’auteur hésite sur la direction à prendre et qu’au final, elle ne va pas au bout des choses, ne permettant pas alors au lecteur de ressentir des émotions profondes. Cela a nui un peu à l’appréciation que j’ai de ce roman sympathique par ailleurs.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 410
Editeur : Harlequin
Collection : Red Dress Ink
Sortie : 1er décembre 2006
Prix : 7,50€