Dans un futur proche, la lutte contre la drogue – une certaine « substance M » – fait rage. Un flic (Keanu Reeves) est chargé de surveiller un pavillon où vivent des junkies.
La surveillance de Keanu Reeves par Keanu Reeves m’a donné le vertige.
Avis de Luc
Le film de Richard Linklater est tiré d’un roman éponyme, plutôt sombre, de Philip K. Dick. A scanner darkly est la « Substance mort » en français. M comme misère, comme mort (en anglais, c’est D comme death). Cette substance agit en effet directement sur le cerveau et crée une dissociation entre
l’hémisphère gauche et le droit. C’est terrifiant. En outre, elle empêche le couple vedette Keanu Reeves / Winona Ryder d’avoir des rapports normaux. Non seulement cette substance agit sur le cerveau, mais elle perturbe leurs rapports sexuels.
Le film est à la fois une dénonciation des méthodes de flicage (qui prend en cette période post-11 septembre une actualité brûlante : Philip K Dick est un visinnaire), que l’on avait déjà ressenti dans Minority report de Spielberg (le meilleur film de 2002 selon moi) mais aussi par la description de l’usage de la drogue, ici à l’opposé du romantisme de Barbet Schroeder dans Moore.
La plongée dans l’univers des junkies et la surveillance de ceux-ci par l’un d’entre-eux (Keanu Reeves) est proprement… hallucinante ! L’univers de Philip K. Dick est à la fois sombre, réaliste et si proche de nous.
A scanner darkly constitue pour moi l’un des grands chocs cinématographiques de l’année avec Klimt de Raoul Ruiz. Dans les deux cas, la forme magnifique et audacieuse est au service du récit, riche et bouillonnant. Deux chefs d’oeuvre que je n’hésiterai pas à doter de la note maximale.
Fiche Technique
Date de sortie : 13 Septembre 2006
Avec Keanu Reeves, Winona Ryder, Robert Downey Jr, Woody Harrelson, Rory Cochrane
Genre : animation SF
Durée : 100 minutes
Année de production : 2006