#VOD Mubi : Focus Jean Renoir

Mubi est une plateforme VOD qui choisit ses films « triés sur le volet », ce qui permet une expérience unique de cinéphile, comme le montre le focus de ce mois de mai sur Jean Renoir.

Jean Renoir, fils d’Auguste le peintre impressionniste, est réalisateur et scénariste dont les films ont profondément marqué les mutations du cinéma français entre 1930 et 1950, ouvrant la voie à la Nouvelle Vague.

Il reçoit en 1975 un Oscar d’honneur pour l’ensemble de son œuvre et se voit élevé au rang de commandeur de la Légion d’honneur deux ans plus tard. Il fait partie des très rares artistes français à avoir été honorés par une étoile au Hollywood Walk of Fame à Los Angeles.

Mubi a choisi de programmer trois de ses films en mai :

La Grande Illusion (1937, 114 minutes)

On ne présente plus La Grande Illusion, sorti en 1937, qui remporte d’emblée en France comme à l’étranger un énorme succès populaire. Réalisant plus de 200 000 entrées dès la première semaine à Paris, il est projeté triomphalement en Grande-Bretagne et aux États-Unis, où il reste à l’affiche trente-six semaines. À l’aube de la Seconde Guerre Mondiale, Jean Renoir tente de promouvoir un message de paix montrant l’absurdité de la guerre ; le film est interdit en Allemagne, en Autriche et au Japon. Il fait tourner dans ce film en manière d’hommage le cinéaste qu’il admire le plus, Eric Von Stroheim, aux côtés de Jean Gabin.

Le crime de Monsieur Lange (1936, 84 minutes)

Sur un scénario de Jacques Prévert (dont c’est l’unique collaboration avec le cinéaste), c’est le premier et l’un des rares films libertaires diffusés dans les salles françaises. Il bénéficie encore aujourd’hui d’une fraîcheur et d’une innocence caractéristiques du grand cinéma. Sur une histoire naïve, presque enfantine, Renoir brosse une fresque intime de l’émancipation et de la libération sociale. Le film, joyeusement anarchiste, mélange avec grâce le lyrisme des actrices (Florelle, Sylvia Bataille, Nadia Sibirskaïa) et un classicisme inégalé du plan-séquence.

Le déjeuner sur l’herbe (1959, 91 minutes)

Un éminent biologiste développe une théorie pour faire adopter l’insémination artificielle afin de faire progresser la race humaine. Nénette, déçue de l’amour après une expérience malheureuse, désire se porter volontaire. Jugé réactionnaire à sa sortie en 1959, le film de Jean Renoir prend une nouvelle résonance aujourd’hui : il s’agit d’une fable assez poétique qui fustige le développement scientifique aveugle et prône le rapprochement à la nature. Avec du recul, le film peut paraître étonnamment visionnaire sur certains points. Le titre est bien entendu une référence au tableau homonyme de Manet qui mêle, tout comme le film, nature, sexualité et intellectualisme.