Virgin River – Avis +

Résumé de l’éditeur

WANTED : Midwife/nurse practitioner in Virgin River, population six hundred. Make a difference against a backdrop of towering california redwoods and crystal-clear rivers. Rent-free cabin included.

When the recently widowed Melinda Monroe sees this ad she quickly decides that the remote mountain town of Virgin River might be the perfect place to escape her heartache, and to re-energize the nursing career she loves. But her high hopes are dashed within an hour of arriving : the cabin is a dump, the roads are treacherous and the local doctor wants nothing to do with her. Realizing she’s made a huge mistake, Mel decides to leave town the following morning.

But a tiny baby, abandoned on a front porch, changes her plans…and a former marine cements them into place.

Melinda Monroe may have come to Virgin River looking for escape, but instead she finds her home.

Avis de Callixta

Un grand nombre d’auteurs américaines se sont lancées dans des séries qui se déroulent dans une petite ville des États-Unis, un petit coin de ce grand pays où elles peuvent ainsi recréer un microcosme et aborder les amours de personnes ordinaires, le flic de service, l’institutrice, etc.

Robyn Carr ne fait donc pas preuve de beaucoup d’originalité lorsqu’elle créé une saga autour de Virgin River, une bourgade perdue dans les montagnes californiennes si loin des clichés habituels de ce grand état de l’Ouest. Mais, dès le premier livre, elle va imprimer sa marque et il serait bien étonnant que vous ne tombiez pas amoureux du lieu, de ses habitants et que vous ne trépigniez pas d’impatience pour découvrir les aventures des personnages qu’elle a déjà dévoilés dans ce tome.

Robyn Carr vous plonge dans l’Amérique profonde avec un sens du réalisme criant et un naturel rafraichissant mais en rien simpliste. A Virgin River, on reçoit mal la télévision, le téléphone portable est un gadget inutile et il n’y a aucun service public. Les habitants doivent s’organiser comme ils peuvent à plus d’une heure de route d’une ville juste un peu plus grande. Les auteurs américains ont, profondément ancré en eux ce mythe du pionnier et c’est ici criant. Les habitants de Virgin River sont livrés à eux-mêmes un peu comme devaient l’être les premiers arrivants, il y a déjà longtemps.

C’est ainsi qu’ils vont lancer une annonce un peu désespérée pour trouver un remplaçant à leur médecin vieillissant. Elle va tomber entre les mains de Melinda Monroe, sage-femme à Los Angeles, justement prête à changer de vie. Celle-ci a basculé onze mois auparavant lorsque son brillant mari de médecin est mort lors d’une fusillade dans un cambriolage d’épicerie. Du jour au lendemain, le couple moderne, urbain et heureux n’existe plus et depuis Mel essaye de gérer son deuil. Virgin River semble être un changement assez radical pour l’aider mais quand elle arrive lors d’un soir de printemps pluvieux et glacial dans ce qui se révèle un trou encore plus paumé qu’elle ne l’avait imaginé, elle est prête à repartir. Mais, d’incidents en évènements divers, elle va se faire littéralement happer par la petite ville et ceux qui y habitent.

Le livre traite de nombreux thèmes à la fois avec bonheur, mélangeant le grave et le plus souriant, l’émotion et le plus ordinaire. Le talent de Robyn Carr est éclatant alors. Le couple de héros est une pure merveille. Il faut absolument parler de Jack Sheridan et insister lourdement : Robyn Carr sait faire des héros et tient avec lui un diamant de la plus belle eau ! Jack est un ancien marine d’une quarantaine d’années (soupir appréciateur !), un mâle alpha (nouveau soupir de bonheur !), le plus dévoué des hommes auprès de celle qu’il aime (on frôle alors l’exaltation !). En résumé Jack est un homme capable d’abandonner tout ce qui fait de lui un mâle alpha si cela peut aider celle qu’il aime. Il est parfait et même si c’est vrai que cela n’existe pas dans la réalité, on se délecte à lire tout ce qu’il fait pour Mel. Celle-ci est aussi adorable, forte et dans un moment de grande fragilité. Robyn Carr a fait des merveilles de sensibilité et de finesse pour décrire une femme qui vit son deuil et retombe amoureuse.

Ce couple fort, fondateur sera sans aucun doute le pilier de la série. Mais ils sont entourés de très nombreux personnages secondaires dont l’histoire est parfois contée dans ce roman ou qui auront leur propre livre. Ce sera le cas de Preacher, un ancien marine lui-aussi, personnage silencieux et taciturne du bar de Jack. Cette force de la nature, chauve, impressionne tout le monde mais on brûle de savoir ce qu’il enferme en lui. Il est impossible de parler de tous ceux que Robyn Carr présente mais certaines histoires sont particulièrement touchantes. N’oublions pas les anciens hommes de l’escouade de Jack avec qui il a gardé des relations amicales et viriles et que nous reverrons sans aucun doute. Cela promet tout simplement de nombreux romans avec des anciens marines pour héros !

Un thème principal court tout au long du livre : Mel est une sage-femme qui n’a pas pu avoir d’enfant. Les grossesses sont nombreuses tout au long du roman, variées, révélant toutes les situations des plus compliquées aux plus inattendues mais toujours heureuses. C’est peut-être d’ailleurs un peu le point faible du roman. Robyn Carr illumine chaque histoire mais c’est si plaisant et si bien écrit qu’on la suit sans aucune hésitation.

Enfin, il faut signaler le style naturel et spontané de l’auteur qui est aussi à l’aise dans l’intense émotion que dans l’humour, qui s’intéresse autant aux amours de deux adolescents passionnés qu’à celles d’adultes avec un passé lourd. Il ne se passe pas grand chose à Virgin River sauf quand parfois, les montagnes servent à dissimuler des champs de marijuana (! ) mais ce sont tous ces petits riens qui font le bonheur du quotidien. Quand on referme le livre, c’est comme lorsqu’on quitte de nouveaux amis que l’on espère revoir bientôt. Dans le prochain roman, bien-sûr !

Robyn Carr a déjà publié trois autres romans de cette série très prometteuse et trois autres sont attendus pour le printemps 2009. Virgin River n’a pas fini de nous prouver que les petites villes perdues ont bien du charme et que ses habitants gagnent à être connus. Ajoutons, pour les fans de cet auteur que Virgin River se trouve très près de Grace Valley et que cette autre bourgade a servi de cadre à une trilogie de Robyn Carr datant de 2001-2002. Les héros de cette série font d’ailleurs une apparition.

Robyn Carr est un auteur à suivre avec la plus grande attention et la traduction de ses oeuvres seraient sans aucun doute une très bonne idée pour Harlequin.

Fiche Technique

Fichier : poche
Pages : 416
Editeur : Mira Books
Sortie : avril 2007
Langue : anglais
Prix : 5,40 €