Va et poste une sentinelle – Avis +

Présentation de l’éditeur

Jean Louise Finch, dite « Scout », l’inoubliable héroïne de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, est de retour dans sa petite ville natale de l’Alabama, Maycomb, pour rendre visite à son père, Atticus. Vingt ans ont passé. Nous sommes au milieu des années 1950, et la nation se déchire autour des questions raciales. Confrontée à la société qui l’a façonnée mais dont elle croit s’être affranchie en partant vivre à New York, Jean Louise va découvrir ses proches sous un jour inédit…

Chronique douce-amère de l’adieu à l’enfance, entre tendresse et férocité, espoir et désenchantement, révolte et révélations, Va et poste une sentinelle est le deuxième roman de l’auteur de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur mais fut écrit avant son livre culte, prix Pulitzer en 1961.

Si sa publication constitue aujourd’hui un événement majeur, ce n’est pas seulement parce qu’il aura fallu attendre plus d’un demi siècle pour connaître son existence, ni parce qu’il a d’ores et déjà battu tous les records de ventes (plus d’1,1 million d’exemplaires en une semaine lors de sa parution aux États-Unis), mais aussi, et surtout, parce qu’il s’agit d’un grand livre, puissant, émouvant, dérangeant : un troublant miroir tendu à un monde qui, malgré le passage du temps, nous parle toujours du nôtre.

Avis de Claire

A la hauteur ou pas… de Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur ? Telle était la question que tout le monde se posait sur le livre avant même sa parution…

En effet, Ne tirez pas sur l’oiseau moqueur, (To Kill a Mockingbird publié en 1960), est de ces romans qui ont marqué durablement des générations de lecteurs. Purement américain, il y a toujours une portée patriotique qui nous échappera, il est considéré comme un roman-culte, à l’instar de Sur la route de Jack Kerouac.

On sait peu de choses sur Harper Lee, qui a vécu très secrètement à New York, après le fulgurant succès de son unique roman publié. Son amitié avec l’écrivain Truman Capote est cependant restée célèbre, comme en témoigne l’admirable Truman Capote (2005), avec le regretté Philip Seymour Hoffman, dans le rôle-titre.

On a appris également avec stupeur que ce roman, qui se passe près de 20 ans après l’intrigue du premier, a pourtant été écrit avant. Proposé tel quel à l’éditeur, ce dernier avait exigé des changements, d’où la naissance du second, qui deviendra le best-seller que l’on connaît, glorifié deux ans plus tard par Hollywood, avec un Gregory Peck inoubliable en Atticus Finch[[il remportera d’ailleurs l’Oscar pour ce rôle]].

Alors quel pourrait être l’intérêt de ce livre, qui ne serait a priori que le brouillon d’un chef d’oeuvre ? Harper Lee n’avait jamais souhaité le faire publier, elle est aujourd’hui très âgée et malade, de retour dans cet Alabama qui l’avait tant inspirée. Ses éditeurs ont flairé le coup du siècle, et ne s’y sont sans doute pas trompés…

Le roman nous invite donc à rencontrer à nouveau les personnages qui nous avaient tant émus. Si des choses ont changé, d’autres sont immuables, comme la pression et le confinement propre aux petites villes du Sud. Pour Scout, qui est partie vivre à New York, le retour en terre natale est rude. D’autant que la jeune fille est bousculée dans ses convictions. Le monde qu’elle connaissait lui semble avoir disparu, mais a-t-il seulement existé ? Ou est-ce elle qui a trop changé ?

Malgré un final un peu bavard, et quelques subtilités américano-américaines qui nous échappent, ce roman reste une puissante évocation du Sud des Etats-Unis des années 50.

Magistral !

Fiche technique

Format : broché
Pages : 336
Editeur : Grasset

Sortie : 7 octobre 2015
Prix : 20,90 €