Une partie de campagne – Avis +

Editeur : J’ai lu

roman de Mary Balogh

Présentation de l’éditeur

Recherche gouvernante, discrète, bonne éducation.Le Tout-Londres est en émoi. Pourquoi Anthony, marquis de Staunton, a-t-il publié cette étrange petite annonce ? En réalité, le jeune homme cherche une épouse. Pour faire enrager son père qu’il déteste, il a décidé de convoler avec la femme la plus ordinaire qu’il pourra dénicher.

Mlle Charity Duncan, qui se présente, fera parfaitement l’affaire. Terne, effacée… une vraie petite souris ! En échange d’une rente à vie, elle accepte de se marier et d’être présentée à la famille d’Anthony, lequel compte ensuite l’expédier à la campagne pour ne plus jamais la revoir. Du moins le croit-il…

Avis de Valérie

Anthony est un dandy pratiquant sans regret la belle vie de débauché à Londres. Marquis de son état, il est sommé par son père le duc de rentrer au domaine, quitté il y a 8 ans. Sa grâce sent la fin arriver et veut que les choses se remettent en place.

Anthony, afin de contrarier les desseins du duc son père, cherche à épouser la femme la plus insignifiante, et surtout sans titre de noblesse. Il décide de mettre une annonce pour recruter une gouvernante et il choisira la plus insignifiante des petites souris grises pour lui proposer un contrat : un mariage, quelques jours de représentation au duché en échange d’une rente à vie.

Charity Duncan, fille d’un gentilhomme ruinée et dotée d’une grande fratrie, accepte le poste. Elle, qui attendait un miracle, comprend qu’elle n’aura pas d’autres chances de payer les dettes familiales et d’assurer l’avenir de ses frères et sœurs. Elle a confiance en le contrat que tous les deux signent, et se prépare au séjour en n’oubliant pas que bientôt sa propre famille sera sortie d’affaires.

Mary Balogh est une magicienne des mots, et également des émotions. Elle réussit ici à totalement emporter le lecteur, avec la délicatesse des sentiments qui changent, font évoluer et transforment les cœurs. Pourtant, le malaise profond qui habite certains des personnages semblait indéboulonnable.

L’auteur choisit ici de nous montrer la haute noblesse comme on l’imagine dans la réalité, mais pas dans les fictions romanesques. Écrit au siècle dernier, on ne peut s’empêcher de faire des liens avec ce que vit la monarchie anglaise actuellement. Entre dureté de coeur pour garder l’emprise sur la lignée et devoirs inhérents au duché, il est difficile pour les héritiers d’exprimer la richesse de leurs émotions.

Touche après touche, Charity va sans vraiment le vouloir réchauffer le coeur de son époux (et on part de très loin) comme des membres de sa famille, leur procurant une vraie résilience.

Du très grand Balogh, qui effectivement n’aurait pas trouvé sa place dans la collection historique de J’ai Lu où, d’habitude, on la retrouve. Son héros ne présente pas les traits que l’on a maintenant l’habitude d’y trouver, comme les attributs virils et autoritaires qui déterminent les personnages de la collection. Cela rend le roman d’autant plus intéressant et moins calibré ou artificiel.

Une magnifique réussite !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 320
Éditeur : J’ai lu
Sortie : 5 mai 2021
Prix : 6,50 €