Underworld

L’Histoire débute avec Alexandre Corvinus. Si cet Hongrois du moyen-âge a survécu à la peste, c’est bien que ses gènes sont exceptionnelles. Sa lignée en bénéficie, mais est séparée par le destin. De ses trois fils, l’un se fait mordre par une chauve-souris, l’autre par un loup et le troisième demeure banalement humain. Rapidement, les vampires asservissent les lycans. Leur maître, Viktor, est sanguinaire et élitiste. Lorsqu’il apprend que sa fille est enceinte d’un lycan (Lucius) il exécute celle-ci sous les yeux de tous. Fou de douleur, Lucius se révolte et libère ses semblables. Commence alors une guerre sans merci. Néanmoins, malgré sa rage, Lucius a un plan : retrouver un descendant non souillé par le germe lycan ou vampire pour mélanger les gènes des trois enfants de Corvinus et créer un être unique qui fera le lien entre les deux races. Si c’est assurément pour sonner le glas aux hostilités, c’est également pour souiller le précieux sang des vampires et mettre à mal leur supériorité hiérarchique.

Contrairement aux vampires présentés comme raffinés, esthètes fin du XVIIIe et élégamment débauchés ; les lycans, eux, sont virils et suintant de phéromones. S’ils sont de redoutables guerriers, l’armement des vampires les soumet le plus souvent. Ne nous y trompons pas, à mains nues, ils sont largement plus puissants que leurs adversaires. Ils se transforment en bête à volonté et gardent pouvoir sur leur sens, bien que ceux-ci soient décuplés. Ils forment un groupe uni et sont fidèles à leur cause.

Outre Lucius et son charme ténébreux, le plus impressionnant est le gigantesque Raze. Cet immense acteur black (Kevin Grevioux, également scénariste du film et grand fan de comics) est monumental par sa présence et sa masse sculptée. Il imprime la pellicule de son charisme et forme avec Lucius, un choix de roi.

Si ces loups ont un charme plus violent, ils sont aussi cruels mais, contrairement aux vampires, sont loyaux et intègres. Une scène amusante définit bien le caractère que les auteurs ont voulus leur donner. Michael Corvin, le descendant non-souillé de Corvinus, a été mordu par Lucius, et même s’il n’a pas achevé sa transformation, il a maintenant en lui les stigmates lycanthropes. Il retourne au QG des vampires pour retrouver Sélène et tombe sur son amie, Erika. Effrayée parce qu’elle sent de lui, elle saute au plafond et feule comme un chat. A contrario, on a donné aux lycans les signes distinctifs des chiens.

Dernier détail. Le résultat de la transformation ne ressemble pas à ce qu’on a l’habitude de voir ou d’imaginer. Le personnage garde un corps d’humain (plus massif, bien sûr) avec une gueule ressemblant davantage à un doberman poilu qu’à un loup et c’est dommage.

Cependant, ce n’est pas les seules fois où l’on a vu marcher ensemble les deux légendes. Le grand Bela Lugosi a tourné dans un film Return of the vampire (1943) où il sillonne le pays accompagné de son serviteur loup-garou qui l’approvisionne en victimes. L’homme-loup saura se révolter et le renvoyer au fond du trou.

Le prolifique Paul Naschy dans son rôle du loup-garou Daninsky apparaît dans La Marca del hombre lobo (1968) où il combat un couple de vampires unis pour le meilleur et pour le kitchissime. Puis La noche de Walpurgis (1970) où il revient à la vie pour mener un combat contre des goules.

Dans les années 40 on aimait bien réunir les différents monstres de chaque studio, par exemple dans House of Frankenstein (1944) et House of Dracula (1945). Et dernièrement avec Waxwork (1988) où, entre autres, vampires et loups-garou oeuvrent ensemble.

Gageons qu’avec Underworld II, on continuera à rendre encore plus passionnante une légende qui ne fait que s’enrichir avec le temps.