Un mari récalcitrant – Avis +/- et +

Présentation de l’éditeur

– Ton fiancé sait-il à quel point tu peux être insolente dans l’intimité ?
– Non, mais moi je sais à quel point tu peux être mufle devant tout le monde, rétorqua Rosalie avec un sourire glacial.

Rosalie Charbrey ne parvient pas à y croire. Comment le duc de Langford, l’homme qui l’a séduite et abandonnée deux années plus tôt, ose-t-il se comporter d’une manière aussi odieuse ? Que cherche-t-il après tout ce temps ? À ruiner son bonheur et son prochain mariage avec le jeune et charmant vicomte d’Edgfield ? Bah, peu importe si ce débauché semble, pour une raison obscure, déterminé à lui rendre la vie impossible, Rosalie est fermement décidée, elle, à résister aussi bien à ses assauts qu’à gagner la guerre que « Sa Grâce » vient de lui déclarer…

Avis de Valérie

Une romance, tout le monde sait comment cela va terminer, c’est le genre qui veut ça. Donc pourquoi en lire ? Pour le chemin parcouru avec l’auteur autant que pour les émotions que le texte dégage ! Lorsqu’un lecteur choisit une certaine période ou un lieu dans une romance historique c’est pour y retrouver l’ambiance caractéristique de l’époque (romancé et adapté à notre vision des choses, bien sûr !).

C’est pourquoi on a toujours un peu de mal à comprendre pourquoi Cassandra O’Donnell a choisi la Régence anglaise pour ses histoires, car son peps et sa fougue s’accordent mal aux codes de l’époque. On l’imagine bien mieux dans les bottes cirées d’un Napoléon que dans celles du duc de Wellington, son vainqueur à Waterloo.

Un lecteur attentif aux codes et aux us de cette période historique lèvera les yeux au ciel très régulièrement. Le comportement des personnages est bourré d’incohérences. Ils agissent en dépit des convenances, avec une liberté et une brusquerie impensables pour la noblesse du XIXe siècle sous la Régence anglaise.

Ceux qui choisiront le deuxième tome des soeurs Charbrey pour se plonger dans cette ambiance si particulière des non-dits, des conventions où tout est dans les nuances seront surpris, voire déçus. Mais le style et l’entrain de la romancière en font pour les autres un moment de plaisir – transgressif – qui gagnera son public. Elle écrit bien, c’est rythmé et l’action est continue tout du long en plus de l’histoire amoureuse entre Rosalie et John.

Les personnages secondaires sont très présents et ne se laissent pas remiser au second plan. L’humour est plus féroce que drôle, mais devrait plaire aux fans de Cassandra O’Donnell. Pour ceux qui connaissent Rebecca Kean, on ne peut s’empêcher de voir son image se coller sur les actions de Morgana (l’aînée des soeurs Charbrey) et également sur celles de Rosalie pourtant moins débridée.

Un second opus qui possède les mêmes qualités et les mêmes défauts que le premier, à vous de choisir !

Avis de Hiromichi

Ayant été rejetée deux ans plus tôt, Rosalie a décidé de taire ses sentiments et de reprendre conscience de l’univers dans lequel elle évolue. Rosalie est une belle jeune femme qui connaît tous les codes de la haute société, elle a toujours été une merveilleuse actrice pour endosser son rôle de jeune fille docile. Ce n’est pas ce qu’elle est mais ce qu’elle fait croire aux autres. Notamment son fiancé, le gentil vicomte d’Edgfield, un jeune homme qui lui ressemble un peu, bien sous tout rapport.

Le mariage est pour bientôt et cela ne l’ennuie pas que ce soit un mariage de convenance. Son coeur a été brisé alors autant que son mariage puisse être utile, de plus le vicomte est agréable ce qui n’est pas pour lui déplaire. Tout marchait bien jusqu’à ce que Rosalie apprenne une terrible nouvelle, le duc de Langford, John, est de retour sur la terre ferme. Le débauché notoire qu’il est la perturbe et même plus que cela, car il est celui qui la fait se consumer de passion.

Pour ce deuxième tome des Soeurs Charbrey, l’auteur nous amène dans le sillage d’une jeune femme qui sait ce qu’elle veut mais qui arrive à faire semblant de se plier aux conventions. Nous sommes loin de la sulfureuse Morgana qui n’en avait que faire de sa réputation ! Ici Rosalie montre sa double personnalité, tel Janus aux deux visages.

Ce qui est vraiment sympathique c’est la présence des nombreux personnages secondaires, surtout celle de cet Écossais de Malcolm ou la clairvoyante tante, lady Carrington. Ces deux personnages font avancer le récit nous évitant de tourner en rond et d’éviter des scènes qui auraient pu être larmoyantes. Certes, les deux personnages principaux prennent un peu de temps pour se retrouver complètement, mais c’est concis. On peut rajouter que John est culotté comme pas permis et que ce n’est pas plus mal mais qu’un autre personnage très sympathique permet de balancer son caractère de débauché.

C’est un volume agréable à lire sans prise de tête, un bon divertissement !

Fiche technique

Format : semi-poche
Pages : 256
Éditeur : J’ai lu
Sortie : 24 juin 2015
Prix : 8,90 €