Un Corse à Lille – Avis +/-

La deuxième fois que Pierre Arsène arriva à Lille, c’était le lendemain de la grande braderie. La ville dormait encore, comme après une cuite monumentale. Son souffle charriait des relents de cuisine du monde entier, et elle bavait du jus de moules, après en avoir vomi les coquilles luisantes. Partout les hommes en vert s’affairaient en un ballet parfaitement rôdé afin d’effacer les traces de cette orgie collective. Douze heures plus tard, sa toilette achevée, nul n’aurait pu deviner, en flânant dans ses ruelles, l’état de déchéance dans lequel elle était tombée.

Venu de Marseille, le commandant Pierre-Arsène Léoni vient prendre ses fonctions à la P.J. de Lille, emmenant dans ses bagages « Mémé Angèle » sa chère grand-mère corse. Il découvre vite que son équipe d’enquêteurs se compose de personnages pour le moins pittoresques.

Outre son adjoint Baudouin Vanberghe, un cinquantenaire d’expérience, voici Grégoire Parsky un ancien baroudeur en ex-Yougoslavie qui entame son quatrième divorce, Thierry Muissen le bourreau des coeurs et François de Saint-Venant l’ancien prêtre jésuite défroqué pour cause d’une belle italienne (il est devenu au sein de la police le spécialiste de la salle d’interrogatoire, rebaptisée pour l’occasion le « confessionnal »).

Nouvelle venue, la stagiaire Eleonore Martens dénote dans cette atmosphère de testostérone. Cependant sa touche féminine apporte une touche de sophistication non négligeable. Mais voici que les évènements rappellent au commandant Leoni que les criminels ne sont pas absents des terres du Nord.

Tout d’abord une prostituée portant le nom d’Amaryllis est découverte assassinée. Puis se produit l’enlèvement de plusieurs chefs d’entreprise. Cette affaire donnera l’occasion à notre enquêteur méridional de croiser la route d’une dénommée Marie de Winter (serait-il possible que cette femme ait eu parmi ses ancêtres une lady ayant péri sous la hache du bourreau de Béthune et ceci sous le regard du comte de La Fère et de ses trois compagnons ?).

En tout cas mémé Angele ne peut que se réjouir de l’accueil fait par les gens du Nord. Ne vient-elle pas recevoir en guise de bienvenue un bouquet de fleur ? Ces fleurs portent d’ailleurs un nom charmant : des amaryllis…oh, oh.

Les deux enquêtes parallèles s’agrémentent des affaires de coeur des enquêteurs et nous permettent de découvrir leurs personnalités complexes. On notera cependant leur difficulté à percuter. Ainsi en réunion ils s’interrogent. Qui pourrait jouer l’appât au sein des péripatéticiennes ? Et il faut qu’Eleonore leur rappelle qu’elle se trouve dans la pièce !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 440
Editeur : Ravet-Anceau
Collection : Polars en Nord
Sortie : 25 février 2008
Prix : 13 €