Troll 3

Le troisième tome de Troll (Morvan, Sfar, Boiscommun) se terminait par le mot « fin ». Agréable surprise, car peu sont les auteurs qui savent s’arrêter lorsque leur histoire est arrivée à son terme.

C’est donc à la fois avec un soupçon de déception mais néanmoins beaucoup de plaisir que l’on se préparait à lire les nouvelles aventures de Mangog, Albrecht et leur progéniture.

La première impression est plutôt négative. On ne reconnaît pas la psychologie des personnages, les dialogues sont bourrés de jeux de mot à la Lanfeust, souvent très moyens (quelques fois lourds). L’histoire est sans grande originalité, et ne réchauffe que le plus léger du bouillon des précédents albums. En trois mots : Sfar manque énormément.

En seconde lecture, si l’on occulte la trilogie, on reconnaît à Morvan un certain talent pour créer des univers originaux. Celui là manque tout de même de la magic touch habituelle. Le dessin de Thomas Labourot et sa mise en couleurs (Christian Lerolle) est splendide. Plus proche de la mouvance actuelle (Sillage, Troll de Troye, Marlysa) il est plus gouleyant mais perd, une fois de plus, tout l’onirisme de Boiscommun.

Au final, la déception passée, on le rangera dans sa bédéthèque en dessous des premiers Lanfeust, mais bien loin de l’œuvre de Joann Sfar.