Tortues à l’infini – Avis +

Présentation de l’éditeur

Aza Holmes, 16 ans, a tout pour être aimée et avoir un bel avenir, mais elle a grandi avec une pathologie psychique. Qui est-elle, où est-elle, lorsque la spirale vertigineuse de ses pensées obsessionnelles s’empare d’elle ? Vous aimerez Aza, qui raconte sa propre histoire, vous aimerez sa meilleure amie Daisy la tornade, et son peut-être amoureux Davis, fils d’un milliardaire mystérieusement disparu. Un trio improbable qui va mener l’enquête, et trouver en chemin d’autres mystères et d’autres vérités…

Avis d’Emilie

On attendait beaucoup, vraiment beaucoup de John Green, après le succès de Nos étoiles contraires. On ne peut donc s’empêcher d’être un chouïa déçu en refermant Tortues à l’infini.

Il faut pourtant trouver la force de dépasser la comparaison, car ce roman est excellent. Il n’atteint simplement pas le niveau d’émotion que nous avions trouvé dans la précédente oeuvre de Green.

Ce livre nous plonge, d’un point de vue interne, dans le monde d’une ado tourmentée par divers troubles psychiques, qui occasionnent notamment des troubles obsessionnels compulsifs. Pour se rassurer, Aza se gratte un ongle jusqu’au sang. Il lui faut ensuite le désinfecter et mettre un pansement propre. Mais peut-être a-t-elle attrapé une infection entre-temps ? Ne vaudrait-il pas mieux désinfecter à nouveau ? Elle sent les microbes grouiller sur la plaie. Ces pensées tournent en boucle dans sa tête et la laisse dans l’impossibilité de seulement envisager autre chose.

C’est donc avec bonheur qu’elle se laisse entraîner par sa meilleure amie, Daisy, jeune femme excentrique et décidée. Daisy est sans contexte le personnage le plus interessant du livre. Drôle, loufoque, bienveillante, elle est une grande aide pour Aza. Attirées par la promesse d’une prime pour retrouver le père de Davis, un de leurs amies, elles mettent au point une enquête, qui ne va bien évidemment pas se dérouler comme prévu.

Les ados sont dépeints avec beaucoup de sensibilité. Sans concession, sans les rendre parfaits ni extraordinaires. Green nous offre une histoire extraordinaire, une enquête policière aboutie, dans un cadre banal : le lycée et des ados qui vivent leurs premiers amours. Le tout souffre de quelques longueurs, on s’ennuie un peu parfois. Mais on peut sans doute mettre ça sur le compte du point de vue interne. Souvent, Aza ne comprend pas la finalité des choses et divague. Peut-être est-ce une forme de relief stylistique.

On rit beaucoup, souvent, mais des moments plus graves nous font réfléchir et mettent en perspective notre rapport aux autres, ceux qui sont différents. En effet, les livres qui décrivent le quotidien de l’entourage d’un enfant neuro-atypique ne manquent pas. Mais assez peu mettent en scène la personne qui souffre au centre du récit. Ce livre a beau être une fiction, il n’est pas moins source d’informations précises et précieuses qui peuvent nous orienter sur la façon dont on peut se comporter pour faciliter la vie aux personnes à qui elle parait insurmontable.

Fiche technique

Format : broché

Pages : 352

Editeur : Gallimard

Collection : Roman ado

Sortie : 10 octobre 2017

Prix : 21 €