The captive’s return – Avis +

Résumé de l’éditeur

Five years ago, Lieutenant Colonel Lucas Quade had watched his wife of mere moments die. Forced to flee, he’d had to leave her body behind. The guilt had nearly consumed him. Five years ago, Sarafina Quade‘s death had been faked. Forced to live under the protection of a “family friend,” she’d agreed in order to protect their baby. The hope of eventual freedom had kept her alive.

Now… Fate had brought husband and wife face-to-face. On a dangerous trek through the jungle a man would learn he was a father, a woman would learn her past was a lie and a child might find the family she always craved…if they survived the journey.

Avis de Callixta

Voici typiquement le genre de livres que vous ne trouverez pas si vous ne lisez pas l’anglais : une military romance. Ces livres ne sont pas traduits dans leur immense majorité alors que c’est un genre à part entière aux Etats-Unis. Les éditeurs français évoquent le manque d’intérêt des lectrices pour les héros militaires. J’avoue un grand scepticisme vis à vis de cet argument mais c’est un autre débat.

Catherine Mann a écrit une série ayant pour héros des militaires qui travaillent aussi pour la CIA. The captive’s return est le neuvième de cette série mais ils peuvent se lire de façon très indépendante. Il met en scène un colonel de l’armée de l’air américaine, Lucas Quade, qui retourne dans un petit état fictif d’Amérique Latine, le Caratina, mais qui ressemble beaucoup à la Colombie. En poste cinq ans auparavant à l’ambassade, il y a fait la connaissance d’une jeune femme originaire du pays : Sarafina Tesoro. Ils se sont aimés pendant un mois. Alors qu’ils commençaient juste à se découvrir, le pays a connu une révolution et Sara a été blessée gravement lors d’une fusillade.

Le livre commence, en prologue, sur la course haletante de Lucas Quade pour porter Sara, blessée, à l’hôpital. Là, il a épousé en urgence une Sara qui doit être opérée. La scène est particulièrement bien écrite et donne le ton du livre : c’est un petit bouquin plein de rythme et d’actions.

Cinq ans plus tard, à sa grande surprise, Lucas est contacté pour retourner dans ce pays parce qu’une photo a montré qu’un camp retranché de trafiquants détenaient des prisonniers. Parmi eux, figure une jeune femme qui ressemble beaucoup à Sarafina. Très vite, on apprend qu’il s’agit bien d’elle et qu’elle est en effet gardée prisonnière par un homme, trafiquant notoire. Il est lié à Sara puisqu’il a très bien connu son père et a décidé de garder la jeune femme très fragile depuis sa blessure contre son gré dans son camp. Elle l’appelle Tio Ramon malgré l’absence de liens du sang effectifs. Il lui a menti et Sara croit Lucas ainsi que son propre frère morts. Elle n’a lutté pour survivre que parce que, miraculeusement le bébé qu’elle portait au moment de la fusillade, a survécu. Elle a mis au monde une petite fille prématurée, Lucia, et a laissé un peu de sa santé. Sara est maintenant diabétique.

La personnalité de Sara en fait une héroïne exceptionnelle. Son courage et sa détermination sont sensibles dès les premières lignes et malgré les épreuves que la vie lui a réservées, elle n’a jamais baissé les bras. D’ailleurs au moment, où Lucas arrive pour enquêter sur ce camp et ces mystérieux otages, Sara s’apprête à fuir cette cage où son protecteur la tient dans une sorte d’amour possessif malade. En effet, le camp a été attaqué par un ennemi de Tio Ramon et une tuerie épouvantable en a résulté. Tio Ramon a survécu cependant. Il s’ensuit une course effrénée dans la jungle où les deux époux vont se redécouvrir et apprendre à vivre avec leur fille dans un contexte très difficile.

Lucas est le contrepoint total de Sara : c’est un militaire et un espion aguerri. C’est un chef craint et respecté. Son équipe très spéciale de militaires (souvent des pilotes d’ailleurs) le montrent par leur obéissance. C’est un homme sombre, réservé et prudent. Il ne s’est jamais beaucoup livré et a peu laissé tomber sa garde même lorsque tout allait bien, durant leur mois d’amour. Il est fou de bonheur de voir Sara vivante mais doit apprendre à gérer sa toute nouvelle paternité qui le déstabilise profondément.

Il ne faut pas oublier la charmante petite Lucia qui tient une place importante dans le roman et tellement vraie ! c’est une enfant de quatre ans qui écorche les mots comme le font tous les enfants de cet âge. Elle est totalement crédible dans son rôle de petite fille qui n’a pas eu une enfance tout à fait normal : elle est un brin trop mûre tout en gardant la spontanéité des enfants. Les scènes entre son père et elle sont très réussies. Elles sont à la fois timides et pleines de sensibilité.

Les rapports entre Sara et Lucas sont empreints de la tendresse qui existait entre eux avant le drame. Les deux héros ne cachent pas leur profonde attirance et c’est un plaisir de les voir se réapprendre avec maladresse. Tout cela sonne très juste.

Le livre alterne avec aisance les scènes d’action pure comme on s’attend à en avoir dans ce style de roman et les scènes plus intimistes entre les différents protagonistes. L’intrigue est parfois un peu simpliste sans doute à cause de la brièveté du roman (250 pages) et les méchants sont parfois un peu caricaturaux. Mais cela ne nuit pas à la qualité générale de ce roman. Apparaissent aussi quelques personnages secondaires qui constituent l’équipe de Lucas Quade et qui ont eu leur histoire dans un précédent roman ou qui seront les héros d’un autre.

La qualité de cette histoire et les allusions à ces autres militaires (avec parmi eux, des femmes) m’ont données envie d’en savoir plus. Les éditeurs français devraient décidément se pencher sur la question !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 248
Editeur : Silhouette Books
Langue : anglais
Sortie : 21 juillet 2006