The Predator – Avis – et Avis +

Présentation officielle

Les pires prédateurs de l’univers sont maintenant plus forts et plus intelligents que jamais, ils se sont génétiquement perfectionnés grâce à l’ADN d’autres espèces. Alors qu’un jeune garçon devient accidentellement leur cible, seuls un équipage hétéroclite d’anciens soldats et un professeur de science contestataire peuvent empêcher l’extinction de la race humaine.

Avis – de Nicolas

Quand Shane Black a été annoncé à la réalisation de The Predator, nombreux sont les fans qui se sont enthousiasmés d’un retour aux sources sous prétexte que le monsieur était au casting de l’opus original de 1987. Cela ne pourrait être moins vrai quant au résultat final de ce cru 2018 en rupture totale avec la mythologie de la bébête.

Le ton est donné dès les premières secondes avec une bataille entre vaisseaux spatiaux tout droit venus d’un Star Trek, pas de temps à perdre pour Black qui livrera un film à l’action prédominante. Exit toute notion de traque et de discrétion, les predators débarquent désormais comme des éléphants au milieu d’un magasin de porcelaine, pulvérisant tout ce qu’ils trouvent dans la ligne de mire du canon à plasma tandis que leur technologie de camouflage semble avoir régressé au cours des 30 dernières années.

Leur personnalité si particulière sera elle aussi difficile à retrouver entre un predator « gentil » tranchant quand même tout ce qui lui passe à portée de bras et un chasseur ultime dont la définition de « guerrier » est franchement à revoir. L’outrage ne sera pas loin quand une pirouette scénaristique finira d’enterrer le background de chasseur sportif des aliens pour en faire de simples envahisseurs désireux de s’accaparer la planète bleue. Il n’est pas impossible que le film se serait moins attiré l’ire des critiques s’il avait fait appel à des créatures inédites plutôt que de s’évertuer à dénaturer une licence culte à chaque tournant. Et encore, on ne vous parlera pas de l’épilogue qui donnera proprement et simplement envie de s’arracher les yeux aux fans de la première heure.

Les problèmes d’écriture ne s’arrêteront pas au manque de respect du passé de la saga, et on retrouvera un certains nombres de défauts typiques des blockbusters modernes, avec son lot d’incohérences, de facilités, et de personnages complètement déconnectés de la réalité pour lesquels toute notion d’empathie sera donc absente. Partant du constat (contestable ?) selon lequel le Predator ne fait plus peur à personne, le film dédramatise constamment ces enjeux. Si en soi quelques bonnes vannes arracheront des sourires et qu’on trouvera quelques punchlines savoureuses fleurant bon la nostalgie, les auteurs se sont par moment laissés emporter par leur élan jusqu’à franchir la ligne entre comédie et parodie.

Il faut au moins concéder que cela donne un ton assez frais au film, une ambiance qu’on ne retrouve pas partout et qui évite au métrage d’être un vulgaire reboot déguisé tel un Alien Covenant, Jurassic World ou Star Wars Le Réveil de la Force. Et comme l’action réussit à être divertissante bien aidée par la classification « Rated-R », des musiques pêchues et un casting qui donne globalement l’impression de s’amuser, on ne passera pas le moment le plus désagréable qui soit à condition d’avoir fait au préalable son deuil de tout ce qui caractérise « THE » Predator, le vrai.

Avis + d’Emmanuelle

Les fans de la première heure de Predator, ceux qui ont vu horrifiés, l’alien arracher la colonne vertébrale de leur personnage préféré (Billy Sole), ne pourront s’empêcher de comparer toutes les versions, remake, reboot et autres films de la franchise. Ils vont probablement râler pour de nombreuses raisons (comme le fait qu’un Predator, ça vient sur terre pour s’éclater à chasser du gibier), mais principalement parce que ça ne se passe pas dans la jungle.

Que retient-on du Predator ? Une silhouette sportive et massive, une gueule de porte-bonheur et des dreadlocks. Et c’est un bon chasseur.
Dans cet opus, réalisé par Shane Black, on a tous ces ingrédients. Et même plus.

Vous voulez de l’action ? Des vaisseaux qui explosent ? Du sang et des tripes ? De l’humour ? Un monstre de 3,30 m de haut ?
Oui, on pourrait reprocher un manque de réalisme dans certaines scènes (une scientifique transformée en GI Jane) ou de cohérence dans le destin des personnages. On pourrait même lever les yeux au ciel quand Jacob Tremblay surjoue le gamin autiste (et qui est autiste quand ça l’arrange).

Mais l’humour politiquement incorrect, irrévérencieux (même s’il est souvent trop répétitif) dans les dialogues et les scènes d’action, le look des predators, l’intrigue, les nombreux clins d’œil au tout premier film, la voix rauque de Boyd Holbrook et le twist final en mettent plein les yeux au spectateur.
Et pour une fois, la demoiselle en détresse a du répondant, et les mercenaires maladroits au grand cœur ne sont pas là pour la sauver, ce qui change des précédentes adaptations…

Le film ne consiste pas en une simple partie de chasse, le scénario a vu plus grand cette fois-ci. On attend même une suite avec impatience.
Vous sortirez de la salle ébouriffés, avec une furieuse envie de vous laisser pousser les cheveux et vous remettre au sport pour vous transformer en supers guerriers.

Fiche technique

Sortie : 17 octobre 2018
Durée : 107 minutes
Avec : Boyd Holbrook, Trevante Rhodes, Olivia Munn, Jacob Tremblay, Alfie Allen, Thomas Jane…
Genre : Action, horreur