Riquet à la houppe – Avis +/-

Il semblerait que la nature ait décidé de me parer de toutes les horreurs. Son projet me fascine, je ne veux pas la contrarier.

Né de deux parents approchant la cinquantaine, le dénommé Deodat se trouve être l’incarnation de la laideur. Cependant, la nature l’a également doté d’un intellect hors-norme qu’il met au service de sa passion pour l’ornithologie.

Née de deux jeunes parents très occupés par leur carrière (et donc confiée à sa grand-mère pratiquant la chiromancie) la jeune Trémière (dont la mère se prénomme ‘Rose’) bénéficie d’une beauté inégalée.

La laideur et la beauté (toutes deux extrêmes) provoquent dans les deux cas un ostracisme. Tandis que l’horrible se réfugie dans les spéculations intellectuelles, la merveilleuse découvre les joies de la contemplation.

Le lecteur peut se souvenir du statut de « Dieu contemplatif » que possédait la romancière dans Métaphysique des tubes. De même, le duo Deodat/Tremière rappelle celui d’Épiphane/Éthel dans Attentat.

Cependant le fait que Deodat devienne bossu évoque Quasimodo du roman Notre-Dame de Paris. Or l’inspiration est tout autre. Quel est le titre déjà ? Riquet à la houppe. Ce conte de Charles Perrault a donc été retranscrit (tout comme Barbe-bleue) par Amélie Nothomb dans une version plus moderne.

Mais comment y parvenir ? Tout simplement grâce à la Huppe fasciée. Ce magnifique oiseau mentionné par l’ornithologue Deodat constitue donc le trait d’union entre Amélie Nothomb et Charles Perrault. La méthode est habile. Cependant, le titre révèle le dénouement de l’intrigue aux lecteurs qui connaissaient le conte, ce qui ôte la surprise et la spéculation.

Par contre, un titre ambigu comme Robert des noms propres dissimulait assez bien le sujet du roman, ce qui permettait un superbe éclat de rire quand on comprenait le sens caché du titre.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 198
Auteur : Amélie Nothomb
Editeur : Albin Michel
Sortie : 17 août 2016
Prix : 16,90 €