Ride the fire – Avis +

Résumé de l’auteur

There was only one rule on the frontier—survival.

So when wounded, buckskin-clad stranger appeared at the door of her isolated cabin, Elspeth Stewart felt no qualms about disarming him and then tying him to her bed. Newly widowed and expecting her first child, she had to protect herself at all costs. And Nicholas Kenleigh threatened not only her safety, but her peace of mind. The terrible scars on his body spoke of a tortured past, but his gentle touch and burning gaze awoke longings she had never expected to feel. Bethie had every reason in the world to distrust men ; the cruelty she suffered at their hands had marked her soul, though her blonde beauty showed no sign of it. But little by little she found herself believing in Nicholas, in his honor, his strength. As he brought her baby into the world, then took both mother and daughter into his care, she realized this scarred survivor could heal her wounded spirit, and together they would… Ride the Fire.

Avis de Callixta

Ride the fire met fin à l’excellente trilogie de Pamela Clare sur l’Amérique coloniale. Ce troisième opus est tout aussi intéressant, bien documenté et passionné que ceux qui le précèdent et fait presque regretter que les autres personnages n’aient pas eu leur propre histoire. Mais Pamela Clare reprend cette période qu’elle affectionne particulièrement pour une autre série en cours de publication.

Ride the fire est parfaitement réussi à la fois pour la fresque historique qu’il met en scène et pour la relation passionnée des deux héros, tous deux douloureusement blessés par leur passé.

Nicholas est le fils des héros du premier roman, Sweet release. Encore très jeune, il a quitté la confortable plantation de Virginie de ses parents et rejoint la zone frontière le long du Mississipi. Mais sa participation aux guerres indiennes va tourner rapidement au cauchemar quand il est capturé par les Indiens Wyandot qui le torturent ainsi que ses camarades. Profondément traumatisé, sa survie est presque pire que la mort et c’est un homme blessé que l’on retrouve six ans après. Il a passé tout ce temps dans les contrées sauvages de la frontière incapable de retourner à la vie militaire ou tout forme de vie en société. Après une attaque, il est obligé de se réfugier dans une ferme isolée où vit Elspeth (Bethie) Stewart, enceinte jusqu’aux yeux, veuve et terrifiée. Après une enfance faite d’abus, elle a épousé un homme beaucoup trop âgé pour elle et se retrouve seule dans une zone dangereuse alors que les Indiens commencent à se soulever contre les colons. La cohabitation avec un homme lui est insupportable et elle va faire de considérables efforts pour soigner Nicholas.

La romance qui se noue entre les deux héros est profondément touchante et belle. Nicholas va sentir un vieux sentiment renaître : son instinct de protection vis à vis de quelqu’un plus faible que soi. Or, Bethie, blonde, frêle et prête à accoucher est justement une proie facile. Il va peu à peu s’investir auprès d’elle presque à son corps défendant et lorsqu’il apprend ce qu’elle a subi, il va patiemment travailler à lui faire prendre confiance en elle et dans la gent masculine. Il devient une sorte d’archétype du héros : dévoué, tendre et patient, tout en restant viril et impitoyable dans la bataille. Les scènes sensuelles entre eux sont très réussies comme souvent dans les romans de Pamela Clare et prennent une dimension émotionnelle plus forte encore quand on connaît le passé de Bethie.

Les combats et les conflits ne manquent pas. Nicholas et Elspeth vont se trouver en pleine zone de guerre entre les Anglais et les Indiens qui s’unissent en 1763 pour mettre le siège devant un fort anglais : Fort Pitt. [[Fort Pitt est aujourd’hui la ville de Pittsburgh en Pennsylvanie. Le fort avait été construit en 1758 par les Anglais bien qu’ils devaient initialement quitter les lieux après un accord avec les Indiens Delaware et Shauwnee. C’est pourquoi ils participèrent à la rébellion de Pontiac, du nom du chef des Indiens Ottawa, en 1763, pour chasser les Anglais. Cet épisode fameux des guerres indiennes signent la fin de tout espoir d’entente entre les peuples.]] Les deux héros vont traverser les grandes plaines grouillantes d’indigènes hostiles et rejoindre le fort juste au mauvais moment. L’action est à chaque page et l’on tremble pour Elspeth, son petit bébé et pour Nicholas, parfaitement adapté à son milieu, chasseur hors pair et soldat de formation. Le contexte historique est dosé à la perfection pour rendre l’histoire parfaitement crédible sans ennuyer une seconde. Personnages imaginaires et réels se croisent. Pamela Clare dépeint un monde violent, où chaque décision dégrade les relations entre les Blancs et les Indiens. L’incompréhension entre eux est profonde et la guerre inévitable. Pamela Clare a l’intelligence de ne faire preuve d’aucun manichéisme dans ce douloureux moment de l’histoire des États-Unis.

De la même manière, la vie des pionniers de la frontière est dépeinte avec réalisme. Pas de bons et joyeux conquérants mais des pauvres gens issus de tous les pays d’Europe à la recherche de terres à cultiver au mépris de leur vie. On vit chichement, dans des maisons inconfortables avec un fusil à portée de main pour se défendre contre tous les prédateurs à deux ou quatre pattes. Pamela Clare est passionnée par cette époque et cela se sent. Elle a fait un très joli travail de mise en perspective dans son ouvrage.

On peut d’ailleurs noter que chacun des tomes se termine en Virginie et montre différents types de colons : dans le premier livre, ce sont les Anglais, planteurs du sud et leurs esclaves ; dans le second, les migrants irlandais talonnés par la misère et dans le troisième, d’autres pauvres Européens qui arrachent leurs terres aux Indiens. Ce n’est évidemment pas suffisant pour faire une histoire du peuplement américain mais c’est un joli raccourci.

On peut déplorer la petite faiblesse de Pamela Clare qui recourt encore trop souvent à des fins un peu trop roses ou des personnages caricaturaux comme le frère de Bethie mais le roman a tellement de qualités qu’on peut lui pardonner sans problème.

C’est incontestablement une auteur à suivre. Elle continue sa carrière entre romances historiques et romantic suspenses, et dans ces deux genres, a su parfaitement trouver sa vitesse de croisière.

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 356
Editeur : Leisure Books
Sortie : 1 novembre 2008
Langue : anglais
Prix : 3,92 €