Rencontre avec Brenda Drake

Invités par les Éditions Lumen à l’occasion du Salon du livre jeunesse de Montreuil, nous avons pu rencontrer Brenda Drake (Library Jumpers) dans les locaux de son éditeur pour une petite table ronde avec d’autres blogueuses.

Brenda Drake est connue aux États-Unis pour ses romans, mais aussi pour le fait qu’elle organise des rencontres entre des agents/éditeurs et des auteurs débutants dont elle est tutrice, afin qu’ils trouvent chaussure à leur pied.

Elle a également plusieurs projets et séries en cours dans sa tête.

Question : Gia, votre héroïne, passe de bibliothèque en bibliothèque, en avez-vous déjà visitées (parmi celles que vous citez), si non lesquelles voulez-vous visiter, et si oui laquelle préférez-vous ?

Brenda Drake : Je n’ai visité que celle de Boston, l’Athenæum, que je connais très bien. Pour les autres, j’ai fait des recherches graphiques et iconographiques pour être au plus proche de la réalité dans les descriptions. D’ailleurs, on m’a demandé si je voulais faire un « tour » pour voir les plus belles bibliothèques du monde avec les lecteurs, idée intéressante et que j’aimerais faire même seule. Je voudrais voir la Bibliothèque Nationale française, mais plutôt le site Richelieu, l’ancienne bibliothèque.

Question : Lorsque vous avez décidé d’écrire La voleuse de secrets, le fait de ‘plonger’ dans le livre, est-ce une métaphore du lecteur qui s’y plonge également ?

Brenda Drake : C’est exactement cela. Je suis flattée que vous l’ayez remarquée. C’est bien une métaphore du fait de se plonger dans un livre et d’aller ailleurs.

Question : Est-ce que les prénoms des personnages ont été choisis au hasard ? Est-ce des noms de proches ? Ont-ils un sens ?

Brenda Drake : Je fais très attention aux noms des personnages. Je veux qu’ils reflètent leurs personnalités. Je vais donc voir sur internet, sur les sites pour choisir les noms des bébés, pour les accorder.

Question : La mythologie est très riche dans votre roman, d’où vous viennent ces idées ?

Brenda Drake : Tout me vient de ma grand-mère irlandaise, c’était une excentrique avec beaucoup d’imagination. Elle me racontait des histoires relevant du folklore irlandais.

Question : Est-ce que Nana est une référence à votre grand-mère ?

Brenda Drake : Nana, la grand-mère de Gia, vient effectivement en partie de ma grand-mère. C’est un mélange entre celle-ci et moi-même. Car ma grand-mère s’habillait exclusivement avec des blouses, alors que Nana s’habille avec style *rire *.

Question : Dans ce premier volume, on découvre beaucoup de personnages, l’héroïne, celui qu’elle aime, ses amis, l’homme qui lui est destiné, etc. Allez-vous plus les développer dans le prochain tome ou bien y aura-t-il de nouveaux arrivants ?

Brenda Drake : Afton et Nick sont vraiment importants pour Gia, ils ont aussi un rôle important comme Bastien. Je continuerai à les développer, mais dans le tome 2, il y aura l’apparition de deux nouveaux personnages, un maléfique et un autre un peu moins maléfique, mais je n’en dis pas plus.

Question : Avez-vous déjà la trame lorsque vous avez commencé à écrire ou tout est arrivé au fur et à mesure ? Comment l’avez-vous construite ?

Brenda Drake : Je m’appuie sur un graphique d’intrigues avec plusieurs points clés que je dois traverser. Entre ces moments fixés d’avance, je me laisse guider, le roman est donc un mixte.

Question : Y’a-t-il des romans en particulier qui vous ont donné envie d’écrire ?

Brenda Drake : J’ai toujours été une grande lectrice, si je ne devais donner que trois titres, ils seraient : L’armoire magique de C. S. Lewis [[Mieux connu sous le titre du Monde de Narnia]], Le Hobbit de Tolkien et bien évidemment, Harry Potter de JK Rowling.

Question : Y a-t-il une raison particulière pour avoir choisi l’italien comme langue magique ?

Brenda Drake : Oui, j’ai voulu mettre un peu de mon background personnel, ma maman est à moitié irlandaise-moitié italienne, et mon père est originaire du Québec avec des racines françaises, c’est d’ailleurs pourquoi Bastien est français. L’italien est donc la langue magique de mon monde, car ça me plaisait de faire un clin d’oeil à mes origines.

Question : Avez-vous un péché mignon culinaire ? Que mangez-vous en écrivant ?

Brenda Drake : des Goldfish Crackers, tous les gens qui me connaissent savent que c’est mon péché mignon et que je peux manger un paquet toute seule. Je suis également une adepte du café, mais je ne prends jamais les deux en même temps.

Questions : Est-ce que vos personnages ont déjà fait tellement ce qu’ils veulent qu’ils se sont écartés des points à atteindre (les points fixes de l’intrigue mentionnés un peu plus haut) ?

Brenda Drake : Le coupable est souvent Nick. Il a tendance à dire des choses qu’il ne devrait pas dire. Je suis donc obligée de réprimer ses instincts et de le calmer. Mon amie le sait (une de ses amies était présente lors de ces questions-réponses), j’ai un côté caché qui se révèle qu’avec mes proches. Je suis un peu libérée, excentrique, même si on a l’impression que je suis sage, et Nick incarne bien ce laisser-aller.

Question : Est-ce qu’il est impoli ?

Brenda Drake : Non, en fait il ne respect pas les règles, il est irrespectueux et trop familier.

Question : Avez-vous des livres à recommander ?

Brenda Drake : Forget Tomorrow qui est écrit par une de mes amies, Carry on de Rainbow Rowell. Je connais également bien Shannon Messenger (auteur des Gardiens des cités perdues et Let the sky fall)

Question : Avez-vous un personnage préféré ? Peut-être Nick car c’est une part de vous ?

Brenda Drake : Oui c’est Nick ! En fait, le personnage de Nick est plus inspiré de l’un de mes fils. Je ne l’avais pas prévu, mais au fur et à mesure je m’en suis rendue compte. On partage ce petit côté fantaisiste et frondeur. Mon intérêt pour lui s’en ressent un peu avec son existence dans le livre et sa proximité avec l’héroïne.

Question : Faites-vous de l’escrime ?

Brenda Drake : Oui, j’en ai fait au collège et je n’étais pas mauvaise, mais je n’ai pas continué.

C’est sur cette conclusion que nous avons dit au revoir à cette romancière vraiment sympathique.