Présentation de l’éditeur
Dans le monde de Gaia, il y a les privilégiés, qui habitent derrière le mur de l’Enclave, et ceux, comme elle, qui vivent à l’extérieur.
Tous les mois, la jeune fille aide sa mère, sage-femme, à donner à l’Enclave trois nouveau-nés. Mais, un soir, les parents de Gaia sont brutalement arrêtés et conduits derrière le mur. À peine ont-ils le temps de lui confier un mystérieux ruban sur lequel est brodé un étrange code…
Avis de Claire
Vers l’an 2400, sur une Terre rendue méconnaissable après l’épuisement de richesses naturelles, Gaïa est une jeune fille qui n’a pas la vie facile. A seize ans, l’âge des premiers émois, elle aide déjà sa maman dans le dur métier de sage-femme. Dans leur monde, chaque sage-femme se doit « d’avancer » les trois premiers bébés qu’elle met au monde chaque mois.
« Avancer un bébé », c’est l’ôter à sa mère dès les premières minutes de vie pour l’offrir à « l’Enclave », force toute-puissante, véritable forteresse qui se dresse derrière un mur infranchissable et qui a pouvoir de vie ou de mort sur chaque habitant.
Lors d’une absence de sa mère, la jeune fille -qui est à moitié défigurée par une cicatrice au visage-, doit faire face à son premier accouchement toute seule, ainsi qu’à la responsabilité de séparer une mère de son nouveau-né.
L’Enclave est gouvernée par « le Protecteur », qui accueille chaque bébé avec joie pour le confier à une famille adoptive. Ceux qui ont « la chance » d’être « avancés » auront une vie, apparemment, meilleure que les autres. En échange, ils ne sauront jamais qui sont leurs vrais parents. Les nouveaux bébés sont essentiels à la survie de l’Enclave, afin de pallier aux problèmes de consanguinité.
Véritable état policier, cette entité est totalement militarisée, nul ne peut y entrer sans une bonne raison et nul ne peut en sortir. Si bien que lorsque les parents de Gaïa y sont emmenés de force, la jeune fille est désemparée, cela ne peut être qu’un mauvais présage, nul ne revient jamais de la prison de l’Enclave…
Dans un monde aux résonances moyenâgeuses, où la liberté est un bien précieux, le monde imaginé par Caragh M. O’Brien semble tout d’abord aussi complexe et impénétrable que l’Enclave elle-même. Mais au fur et à mesure de la lecture, les éléments se mettent en place et les indices disséminés dans le texte prennent tout leur sens.
Remarquablement décrit, ce roman d’anticipation (malgré un univers qui peut sembler de prime abord un peu difficile d’accès) se révèle tout à fait passionnant. On suit avec fébrilité les aventures de Gaïa, son prénom lui va comme un gant, courageuse, entière et généreuse, elle est comme la Terre.
Si notre héroïne porte au début sa cicatrice comme un fardeau qui la fragilise, son cheminement intérieur, ainsi que la rencontre avec un jeune homme qui fera battre son cœur et des rebondissements inattendus donnent au récit l’impulsion suffisante pour nous porter sans peine jusqu’à la fin et la voir affronter son destin avec courage.
L’éditeur propose ce roman à partir de douze ans, vu le sujet un peu dur et quelques scènes délicates, nous le conseillerons plus volontiers cependant aux quinze ans et plus. Autre détail, la couverture, qui est de toute beauté, parée d’un ruban (clin d’œil à celui du livre) affiche le portrait d’une héroïne aux yeux bleu-vert, or Gaïa a les yeux marron et l’auteur insiste beaucoup sur ce point.
La fin du roman est ouverte, beaucoup de questions restent en suspens. Heureusement, la suite de Birth Marked : Rebelle est attendue cet automne en France, sous le titre de Birth Marked : Bannie. Une troisième et dernière aventure sortira en 2012.
Fiche technique
Format : broché
Editeur : Mango
Pages : 397
Sortie : 11 février 2011
Prix : 18 €