Proust à l’ombre des femmes – Avis +

Editeur : Ecriture

de Jocelyne Sauvard

Présentation de l’éditeur

Qu’elles soient duchesses, artistes, grandes bourgeoises, courtisanes, cuisinières, femmes de chambre ou secrétaires, À la recherche du temps perdu a mis en lumière les femmes de toutes extractions. Mais qui furent les inspirations d’Albertine, Mme Verdurin ou encore Gilberte ? Quel lien entretenait Marcel Proust avec les femmes ?

Au soir de sa vie, le 29 décembre 1921, Marcel Proust, sur le point de mettre le point final à la Recherche, s’interroge.

Pourquoi ne pas rallier Venise, cité hantée par les femmes qu’il a aimées ? Sa mère, Jeanne Proust, Marie Nordlinger, Anna de Noailles, la flamboyante Laure Hayman, l’inconnue qui lui inspira  » une passion immédiate « …
Mais aussi par celles qu’il a créées : les Jeunes Filles en fleurs et Albertine, la Prisonnière. Quant à la  » jeune fille aux roses rouges « , retrouvera-t-il sa trace ?
Il lui reste dix mois à vivre. Céleste Albaret, sa gouvernante, veille sur lui avec dévotion. Est-elle vraiment  » son seul amour « , comme disent ses amis ?
Jocelyne Sauvard nous donne à entendre la voix de Marcel Proust, amoureux des femmes, fasciné jusqu’à son dernier souffle par leur beauté, sublimée par la lumière de Venise.

Avis de Thérèse

Passionnée depuis toujours par Marcel Proust, Jocelyne Sauvard lui a déjà consacré Céleste et Marcel, un amour de Proust. Dans Proust à l’ombre des femmes, elle se consacre aux derniers mois de Marcel Proust, alors qu’il se sent faiblir et veut à tout prix terminer l’écriture de A la recherche du temps perdu.

Jocelyne Sauvard choisit de donner alternativement la parole à Marcel Proust dans les chapitres Réminiscences, et à une jeune étudiante en lettres qu’il a embauchée pour relire les épreuves et parfois les corriger, dans les chapitres Chronique de la vraie vie où on suit la narratrice à la suite (ou à la recherche) de Marcel Proust de la Strasbourgeoise, brasserie de la gare de l’Est, aux salons du Ritz.

Décembre 1921, Marcel Proust voudrait retourner à Venise, la ville troublante qu’il a découverte des années plus tôt en compagnie de sa mère, et dans laquelle il a depuis fait plusieurs séjours en compagnie de femmes pour lesquelles il éprouvait une fascination voluptueuse, une amitié amoureuse, et d’hommes avec lesquels il avait parfois une liaison et souvent une amitié passionnée. Mais son état de santé ne le lui permet pas.

A travers les descriptions par Marcel Proust de toutes ces femmes qui ont traversé ou partagé sa vie de façon plus ou moins proche, de sa mère à sa gouvernante Céleste, en passant par Anna de Noailles, Laure Hayman et beaucoup d’autres, descriptions le plus souvent langoureuses, sensuelles, troublantes et troublées, il semble difficile de croire qu’il n’ait eu avec les femmes que des relations platoniques.

Le récit nous transporte du quotidien de Proust en cette année 1922, quelques mois avant sa mort, à son œuvre, par le lien qu’il établit en permanence entre les personnes de son entourage et les personnages de ses romans. On en vient à se demander si Proust s’est mis en scène dans ses livres, notamment par le personnage du Narrateur, ou si, à l’inverse, il a cherché par moments à vivre une vie à la hauteur de ses personnages.

On retrouve évidemment sa gouvernante Céleste, présente auprès de lui jusqu’au dernier jour, la dernière minute. Et si on peut avoir tendance à imaginer la traditionnelle vieille gouvernante, il est bon de se rappeler que Céleste Albaret n’avait que trente-et-un ans à la mort de Proust.

Le livre de Jocelyne Sauvard, par le portrait vivant et nostalgique qu’elle en dresse, est une excellente occasion de nous replonger dans la vie et l’œuvre de Marcel Proust, en cette année qui marque le centenaire de sa mort, le 18 novembre 1922.

Fiche technique

Format : broché ‏
Pages : 224
Éditeur ‏: ‎Ecriture
Sortie : 15 septembre 2022
Prix : 19,90 €