Prometheus – Avis +/-

Présentation officielle

Ridley Scott, réalisateur de Alien et Blade Runner, retrouve le monde de la science-fiction dont il est l’un des pionniers les plus audacieux.

Avec Prometheus, il créé une mythologie sans précédent, dans laquelle une équipe d’explorateurs découvre un indice sur l’origine de l’humanité sur terre.

Cette découverte les entraîne dans un voyage fascinant jusqu’aux recoins les plus sombres de l’univers.

Là-bas, un affrontement terrifiant qui décidera de l’avenir de l’humanité les attend.

Avis de Claire

Avec Prometheus, Ridley Scott voulait frapper un grand coup, faire plus fort que James Cameron avec Avatar, «Je dois lancer la balle plus haut et plus fort que mon adversaire», nous confiait-il lors de la conférence de presse du 11 avril, sur les Champs Elysées. Prouesse technique, Prometheus est visuellement époustouflant, Ridley Scott, de ce point de vue, a réussi son pari.

En 2089, le Professeur Elizabeth Shaw (Noomi Rapace, impeccable, toutes griffes dehors) et son petit ami, le Professeur Charlie Holloway (Logan Marshall-Green) découvrent, sur l’Ile de Skye en Ecosse, un pictogramme déjà présent sur des vestiges de civilisations disparues. Il s’agirait d’une carte de l’espace, ou mieux, pour Elizabeth, d’une invitation des créateurs de l’humanité.

Une expédition composée de spécialistes en tous genres (que le film ne prend pas vraiment le temps de bien présenter – il y a trop de personnages secondaires clichés et faire-valoir, dommage) et dirigée par Meredith Vickers (Charlize Theron, glaciale) jusqu’au système solaire de Zeta Reticuli, sur la planète LV-223, est organisée par la compagnie Weyland, pour la somme faramineuse de mille milliards de dollars.

Nous sommes en 2091 [[Pour rappel, le personnage d’Ellen Ripley va naître en 2092]], lorsque David (Michael Fassbender, énigmatique et bien plus complexe qu’il n’en a l’air, bref, parfait), l’androïde du vaisseau créé par la société Weyland, se charge de réveiller l’équipage après deux ans en hyper-sommeil. Il est dans son domaine, naviguant dans les couloirs avec aisance comme un châtelain en sa demeure.

Les intrépides spécialistes partent dès leur arrivée (le soir de Noël, très symbolique) à la découverte de cette planète qui est censée détenir les secrets de l’humanité. Le trouble s’installe rapidement, sombre et oppressant, le mystère s’intensifie, la terreur horrifique s’impose progressivement.

Prometheus a l’ambitieux projet de s’interroger de façon scientifique sur les origines de notre espèce, sur le sens de la vie et de la mort, sur la foi et l’existence de Dieu, paradoxe que porte en elle le personnage très réussi d’Elizabeth Shaw. Les réponses ne sont, bien évidemment, pas celles que les personnages espèrent, et les questionnements suggérés par le film restent en suspens.

Ridley Scott dispose ainsi d’un sujet fort et original, quoique sacrément gonflé, quand on y réfléchit deux minutes. Le réalisateur excelle dans l’art de créer une atmosphère, une tension dramatique croissante, et surtout surtout des personnages féminins forts. Noomi Rapace accapare littéralement l’écran. L’actrice doit assumer de nombreuses scènes difficiles, notamment une très particulière et très physique -qui fera date-, il en fallait de la crédibilité pour s’en sortir sans ridicule, la surdouée suédoise a relevé le défi.

Se mêlent inextricablement fascination de l’inconnu, passion de la découverte et magnétisme de la peur, mécanismes bien connus dans l’univers d’Alien, ou bien seraient-ce tout simplement quelques grosses ficelles du genre trop exploitées ? En tout cas, et c’est là le point faible du film, on est rarement surpris, chaque action des personnages les amenant précisément là où on les attendait, dans les pièges d’un scénario convenu.

Mais là où le talent du réalisateur britannique ne laisse aucune place à l’équivoque, c’est véritablement dans la beauté cinématographique des images [[La patte du Suisse H. R. Giger est omniprésente]]. La 3D imprègne le film d’une aura angoissante, entre magnificence des grands espaces et claustrophobie des profondeurs, tout est techniquement et esthétiquement parfait.

Si l’idée de creuser davantage la mythologie Alien est bien à l’origine de ce film, rapidement, le projet s’est imposé comme un film à part entière, une nouvelle saga, et c’est bien le sentiment qui demeure à l’issue de la projection. D’ailleurs, la fin ne laisse aucun doute là-dessus, en cas de succès, on est loin d’en avoir fini avec le mythe Promethée.

Fiche technique

Sortie : 30 mai 2012
Avec : Noomi Rapace, Michael Fassbender, Charlize Theron, Idris Elba
Genre : science-fiction