Prix littéraires: bagarres à l’issue incertaine

Durant cette période, capitale pour les finances des éditeurs concernés, d’autres récompenses seront attribuées: prix Décembre le 26 octobre, Flore le 8, Wepler le 14 ou France Télévisions le 17.

Selon les sélections des principaux prix, les chouchous des jurés sont, avec 4 citations chacun, Olivier Adam (« Falaises »/L’Olivier), François Weyergans (« Trois jours chez ma mère »/Grasset) et Charles Dantzig dont l’essai « Dictionnaire égoïste de la littérature française » (Grasset) ne devrait pas rester bredouille.

L’Académie française choisira entre « Magnus », de Sylvie Germain – la plus connue des trois finalistes -, « L’Antilope blanche », de Valentine Goby (Gallimard) et « Le Destin de Iouri Voronine », de Henriette Jelinek (De Fallois).

Mardi, le Goncourt, en principe le plus vendeur des prix, a communiqué le nom des quatre finalistes. Il y a le jeune auteur Olivier Adam, avec « Falaises » (L’Olivier), Michel Houellebecq, très (trop?) présent dans les médias fin août avec « La possibilité d’une île » (Fayard) et dont plus personne ne parle depuis des semaines. Son livre semble se vendre en-deçà des prévisions de son éditeur, qui compte sur le Goncourt pour relancer le livre.

Suivent Jean-Philippe Toussaint, impeccable poulain de l’écurie Minuit et son roman « Fuir », et François Weyergans qui a réussi à boucler un livre sans cesse remis sur le métier (son éditeur, Grasset, l’avait annoncé pour la rentrée… 2003), « Trois jours chez ma mère ».

La finale devrait se jouer entre Houellebecq (ardemment défendu par François Nourissier) et Weyergans, considéré comme un écrivain de tout premier plan mais dont « Trois jours… » a divisé la critique. Un blocage pourrait bénéficier à un des deux outsiders.

Le Renaudot, dont la rumeur disait qu’il récompenserait Houellebecq en cas d’échec au Goncourt, l’a retiré de sa liste, à la surprise générale. Restent en lice des auteurs confirmés comme Nina Bouraoui (« Mes mauvaises pensées »/Stock), Christophe Donner (« Bang Bang! »/Grasset), Yasmina Khadra (« L’attentat »/Julliard) ou Lydie Salvayre (« La méthode Mila »/Le Seuil).

La compétition est ouverte, comme pour le Femina, qui s’est rarement trompé ces dernières années en retenant des auteurs comme Chantal Thomas, Marie N’Diaye ou François Cheng. Cette année, le jury a retenu Weyergans et Donner, mais aussi Pierre Péju (« Le rire de l’ogre »/Gallimard), Colette Fellous (« Aujourd’hui »/Gallimard), Richard Millet (« Le goût des femmes laides »/Gallimard) et Régis Jauffret (« Asiles de fous »/Gallimard).

Le Médicis, qui comporte plusieurs des noms déjà cités, pourrait oser récompenser un premier roman « Waltenberg ». Considéré comme une des toutes meilleures fictions de la rentrée, ce livre de Hédi Kaddour a déjà reçu lundi le Prix du premier roman. Quant à l’Interallié, il a retenu Adam et Houellebecq mais aussi, entre autres, Frédéric Mitterrand et son très remarqué « La mauvaise vie (éd Robert Laffont).

Côté étranger, « Neige » (Gallimard) du Turc Orhan Pamuk et « Loin de Chandigardh » de l’Indien Tarun J. Tejpal (Buchet-Chastel) bénéficient d’un excellent bouche-à-oreille, le premier pour le Médicis et l’autre pour le Femina. Mais beaucoup d’autres très bons auteurs ont aussi leurs chances.