Pour une poignée de dollars – Avis +

Avis de Luc

Joe (Clint Eastwood) dit le gringo s’installe dans une petite ville à la frontière du Mexique où deux familles s’affrontent, les Baxter et les Rodos, celle-ci étant dirigée par Ramon (Gian-Maria Volonte) qui capture un butin. Tout se terminera par un massacre.

Alors que le western américain s’essouffle, en ce début des années 1960, l’italien Sergio Leone, qui prend le surnom de Bob Roberston (!), le ressuscite dans son pays (tourné dans le désert espagnol) et invente un nouveau genre, qu’on a appelé plus tard le « western-spaghetti », qui durera 20 ans, puisqu’on estime le dernier western-spaghetti à « Mon nom est personne » en 1984 (qu’il produira).

Cette date de 1964 est donc une date importante dans l’histoire du cinéma, celle d’un genre nouveau. Il reprend toutes les recettes du western traditionnel, mais en les caricaturant à outrance : violence du récit (qui, ici, s’inspire de Yojimbo du Japonais Akira Kuruzawa), violence des postures (gros plans inquiétants et fixes), violence des personnages (tous cyniques, la frontière entre bons et méchants, si importante dans le western classique, a ici disparu), et, surtout, prédominance de la musique d’Ennio Morricone, immédiatement reconnaissable et qui signe des tubes à chaque film.

C’est le début au cinéma pour Clint Eastwood (qui n’avait tourné que dans une série TV américaine) et, dès le départ, il est parfait dans son rôle de chasseur de prime cynique. Son adversaire, incarné par Gian-Maria Volonte (qui se fait appeler ici John Wells !) est encore plus cynique que lui. L’affrontement final entre les deux hommes est d’un force inouïe. Volonte sera ensuite une figure marquante du cinéma engagé italien par la suite, tandis que Clint Eastwood continuera ensuite brillamment sa carrière aux USA, comme acteur, puis comme réalisateur, mais sera toujours reconnaissant envers son découvreur, Sergio Leone.

Pour une poignée de dollars, malgré une sortie discrète en Italie, fut un triomphe en salles, ce qui a permis à Sergio Leone de réaliser ensuite deux western-spaghetti encore plus baroques et violents : Et pour quelques dollars de plus et Le bon la brute le truand (formant ainsi sa première trilogie), toujours avec Clint Eastwood et la musique obsédante d’Ennio Morricone.

Fiche Technique

Date de sortie : 01 Mars 1966

Avec Clint Eastwood, Marianne Koch, Gian Maria Volonte

Coproduction allemande, espagnole et italienne.

Durée : 1H35

Titre original : Per un pugno di dollari