Pour sauver un enfant – Avis +

Présentation de l’éditeur

Pour sauver son fils, Cody, de la maladie mortelle qui le ronge, Kerri s’est juré de tenter l’impossible : convaincre Nathan King, un homme d’affaires immensément riche, de financer les recherches du Dr Wallace, sur le point de trouver un remède. Mais King n’est pas homme à se laisser attendrir et, lorsque Kerri l’aborde dans un restaurant pour plaider la cause de Cody, il la fait jeter dehors.

Désemparée, et pourtant plus déterminée que jamais à se battre, Kerri opte alors pour une solution désespérée : elle téléphone à la presse et annonce, contre toute raison, que  » Le milliardaire Nathan King vient d’offrir quinze millions de dollars à la recherche médicale « . King est fou de rage. Ainsi mis devant le fait accompli, il ne peut démentir sans écorner gravement son image de marque ! Cependant, pas question pour lui de céder au chantage sans contrepartie : aussi, après avoir convoqué Kerri, lui met-il en main un embarrassant marché, qu’elle ne peut refuser…

Avis de Marnie

Au fur et à mesure que nous découvrons toutes les œuvres de Susan Mallery, une certaine trame ou façon de faire se dégage suivant les sujets très différents qu’elle aborde sans aucun complexe. Nous assistons comme sur une scène de théâtre à un grand drame familial, avec hurlements, cris et débordements de toutes sortes, que l’auteur met en scène avec panache, un ton sarcastique et une vraie dérision. La plupart du temps, cela lui permet d’aller loin, très loin, de frôler l’inacceptable avec un sourire jusqu’aux oreilles. Ici, Susan Mallery réussit sa mission de façon assez stupéfiante.

Pourtant, l’auteur va nous faire peur, très peur, choisissant le thème le plus pathos que l’on puisse trouver dans la romance… un enfant très malade et une mère « courage » qui tente le tout pour le tout pour le sauver. Bien évidemment, il s’agit d’une romance donc nous n’avons pas besoin de vous raconter la fin, toutefois, cela n’a aucune importance, tant elle va aller jusqu’au bout de son idée, pour nous amener à réfléchir sur notre point de rupture, au coeur de ce qui préoccupe et ressentent les héros, mais aussi certains personnages secondaires, comme bien évidemment le petit Cody, mais aussi Frankie, la soeur de Nathan ou encore Abram Wallace ou Linda, la meilleure amie de Kerri.

Alors que nous lisons des propos terrifiants, durs, tragiques, et certaines fois d’un réalisme presque gênant, l’héroïne prend le contrepied total du malaise ambiant. Susan Mallery calque l’atmosphère de son roman sur le comportement déjanté de Kerri. Cette coiffeuse azimutée a tout perdu dans sa vie, et refuse avec une conviction presque mystique la mort annoncée de son fils. Toute sa vie est focalisée sur cette bataille qu’elle gagnera puisqu’il n’existe aucune autre alternative. La jeune femme va donc se confronter au pessimisme désabusé et froid de Nathan, qui a lui-même perdu son fils de la même maladie. Il a aussi vécu des évènements tragiques, tout comme Kerri, mais il a appris à surmonter ces drames en amassant de l’argent, ce qui le rend puissant et fort à ses propres yeux.

La morale de cette histoire ne joue pas avec le ridicule du genre « il ne faut jamais baisser les bras« , mais plutôt « nous espérons trouver chez nos proches la force qui quelque fois nous manque pour surmonter les épreuves de l’existence« , le tout raconté avec un ton tragicomique très déroutant mais qui possède indubitablement une force de frappe percutante.

Un des meilleurs romans de cet auteur… et aussi une excellente façon de commencer cette nouvelle année !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 374
Editeur : Harlequin
Collection : Prélud’
Sortie : 1 janvier 2010
Prix : 5,15 €