Pauvre chose – Avis +

Présentation de l’éditeur

Il paraît qu’en Occident, on ne refuse pas d’aider une amie qui a des ennuis. Alors, lorsque son copain décide d’héberger sous son toit Akiyo, qui n’a ni maison ni travail, la pauvre, Julie se dit que, ah, si c’est comme ça qu’on fait en Occident, alors, oui, elle va faire un effort. Bon, évidemment, Akiyo n’est pas seulement à la rue et sans travail, c’est aussi l’ex de son copain. Mais l’amour, c’est la confiance, hein, et puis, la pauvre…

Avis d’Emilie

Ce roman est avant tout le récit d’une histoire d’amour, qui, on le pressent dès les premières lignes, ne peut que mal finir. Ryudaï, l’amoureux de Julie, décide d’accueillir chez lui son ex, Akiyo, malgré l’évident désaccord de Julie. Ryudaï est prêt à quitter Julie si celle-ci s’obstine. Et comme Julie est amoureuse, elle finit par accepter. mais la situation lui ronge les sangs.

Bien sûr, il s’agit d’une histoire d’amour, comme on l’a vu. Mais ce roman est aussi l’occasion d’une étonnante comparaison entre les cultures japonaise et américaine. Car Ryudaï et Akiyo ont vécu de nombreuses années aux USA, si bien qu’ils en ont perdu leur culture d’origine. Le choc est rude au retour !

Julie, qui malgré son prénom, excentricité de ses parents, est Japonaise et n’a jamais quitté le territoire, se dit qu’elle doit s’adapter. Après tout, si ça se fait là-bas… Le problème, c’est qu’on lui fait bien gober ce qu’on veut, qu’est-ce qu’elle en sait, elle ?

On aime ces personnages très humains. Le récit est fait à la première personne, du point de vue de Julie. On la voit peu à peu sombrer dans une jalousie destructrice qui scellera évidemment la fin de la relation. Pourtant, même si on approuve pas tous ses actes, on se sent proche d’elle. Car il n’y a rien qu’elle fait qu’on ne s’imagine pas faire. Et même, elle est patiente et magnanime. Il n’est pas certain que tous les lecteurs auraient eu si bon cœur !

Au delà de l’histoire en elle-même, ce roman brosse un intéressant portrait de la société japonaise contemporaine. L’auteur est magnifiquement objective, et elle découvre, avec pudeur, les travers d’une société où l’apparence régit tout. Divers incidents au grand magasin où Julie est responsable nous font sourire et nous étonnent.

Fiche technique

Format : broché

Pages : 133

Éditeur : Philippe Picquier

Collection : Grand format

Sortie : 20 octobre 2016

Prix : 18 €