Paulot Tome 3 : Mutinerie à la ferme – Avis +/-


– Il paraît que les humains sont des extraterrestres déposés sur Terre il y a un million d’années par les leurs. Pour eux, la Terre est un laboratoire. C’est un test en fait, une expérience qui a mal tourné et ils sont tous devenus fous. C’est impossible de vivre en bonne intelligence avec eux… C’est un merdier.

Paulot, dessinateur de BD de son état, vit dans une fermette avec deux poules contestataires et un chat raleur. Disons tout de suite que l’harmonie ne règne pas beaucoup entre le genre humain et la gent animale.

Tout a commencé lorsque le maître (théorique) a reproché à son chat de jouer avec la nourriture ou plutôt de se contenter de trucider les bestioles sans les manger. Ne s’agit-il pas d’une volonté de restreindre l’instinct de prédateur des félins qui sommeille en tout chat domestique ? Cette volonté de culpabiliser ce très lointain cousin du lion appelle une réponse syndicale. En effet le chat se voit très vite conseillé par les poules. N’ont-elles pas fait la grève des oeufs pour obtenir un coq ? En pure perte certes, mais cela leur a donné l’expérience pour défendre ce droit inaliénable des travailleurs: la grève ! Dans le cas du chat il s’agit d’arrêter la chasse au souris. Mais même s’il est politiquement d’accord son corps suivra t-il ? Quant aux malheureuses poules elles ont décidé de se marier entre elles (devinez qui doit officier durant la cérémonie ?).

Pour Paulot les problèmes commencent. Il est vrai qu’il a voulu se mêler de la sexualité de son chat, mis un poulet dans son assiette sous le regard perplexe des pondeuses et installé une chatière dans lequel les poules ont vu une marque d’apartheid. D’où les explosions d’un mystérieux groupe terroriste animalier (rectification : « Faut déjà voir à pas confondre terrorisme et résistance ! Seuls les conquérants agressifs et les collabos font l’amalgame ! »).

De plus, Paulot avait deux poules : une juive et une musulmane (pourquoi pas ?). Elles s’entendaient bien jusqu’à une troisième (cette fois chrétienne) débarque et que le trio déclenche aussitôt une guerre des religions (l’auteur a vécu dix ans au Liban). Au milieu de tout cela un tribunal des animaux s’est constitué afin de mettre Paulot en accusation pour entre autres maltraitance d’animaux domestiques et abus de pouvoir (en ce qui concerne l’inspiration cf. « La ferme des animaux » de Georges Orwell).

Je m’interroge. Les bande-dessinées animalières de mon enfance, de Walt Disney et autres, n’ont jamais ressemblé à cet album d’un humour des plus cynique. Quel magazine Carali [[L’Amalgame, Les contes d’un conteur, Kwiika! (Albin Michel), Amédée Bill est un héros, Les crétins sont des abrutis, Docteur Tutut, Marie-Paule est romantique, Parano, Paulot, Yahoga! (Zebu), Histoires à la con (Artefact) Objectif nul (Shift eédition), Le Petit Psikopat illustré (Les éditions du fromage), Quand est-ce qu’on baise ? (Calva), René Flapahoga accro du micro (Glénat) ]] a t-il fondé ? Psikopat ? Ah, dans ce cas tout s’explique.

Fiche Technique

Scénario & Dessin : Carali
Couleurs : Pixel
Collection : Contre-pieds
Parution : septembre 2006
Prix : 13 euros
Inédit, grand format, couleurs, 64 pages