Pacifique secret – Avis +/-

– Hier soir, alors que tout semblait bien se dérouler, l’appareil a perdu soudain tout contact avec les centres de contrôle.

Un avion de ligne qui disparaît au-dessus de l’océan, deux passagers iraniens munis de fausses identités, l’échec de la recherche des boîtes noires,….l’énigme du vol Sydney-Vancouver s’épaissit.

Le 11 février 2002 l’avion et tous ses passagers ont disparu sans laisser de trace. Deux ans plus tard, John Fitzghalder de l’American Nuclear Control and Regulation Agency est avisé par une collègue chinoise qu’il devrait peut-être s’intéresser aux circonstances de ce crash toujours inexpliqué.

Pourquoi quelqu’un chargé de lutte contre la prolifération nucléaire devrait-il… oh, oh  ! De plus Fitzghalder apprend que de l’autre côté du monde une famille franco-canadienne mène également l’enquête. En effet la carte bleue d’un des membres de leur famille disparu avec son possesseur au-dessus de l’océan Pacifique a été utilisée deux ans après le crash.

Fitzghalder s’inquiète doublement, d’une part à cause de ce que pouvait transporter l’avion disparu, d’autre part parce que les enquêteur–amateurs n’ont visiblement pas conscience de ce qu’ils risquent de découvrir.

L’histoire de base de ce roman aurait pu donner lieu à un technothriller riche en péripéties et tensions dramatiques. Or le choix a été fait d’une exploration lente et progressive des lieux et des personnes.

Du Québec à Taïwan, de Genève à la Micronésie les descriptions se révèlent riches et instructives. Si la culture de l’érable est anecdotique, celle du passé de Taïwan est des plus intéressante (par contre les dix pages consacrées à la visite d’un musée ne m’apparaissent pas nécessaires).

Au cœur de la géopolitique internationale on trouve de bonnes idées comme la création d’un organisme de régulation nucléaire fondé à Taïwan, juste après Hiroshima et Nagasaki alors que l’île de Formose se trouvait encore sous la tutelle japonaise.

On discerne dans le propos de l’auteur une amertume envers certains États (et la France en particulier) ainsi qu’un pessimisme (réalisme ?) envers les institutions. Ainsi des fonctionnaires intègres poursuivent leurs investigations tout en sachant que selon la politique du fusible, ils seront éjectés de leur poste s’ils parviennent jusqu’au bout de leur enquête.

Écrit avec talent ce roman livre une énigme à laquelle sont confrontée des professionnels et des personnes ordinaires. La coexistence des points de vues différents fourni un excellent ressort à l’intrigue.

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 254
Editeur : Romart
Collection : SL
Sortie : 18 avril 2013
Prix : 14,50 €