Oliva Oliva

Une vie d’apiculteur

Les Oliva entretiennent bien plus de mille colonies d’abeilles. Ils sont organisés en coopérative et – selon les besoins – ils travaillent chacun pour soi ou ensemble. Leurs ruchers sont parfois placés à des centaines de kilomètres de Salamanque, dans les coins les plus isolés. Les Oliva sont continuellement sur la route. Suivant les cycles de floraison, les ruches sont transportées d’un lieu à un autre, toujours de nuit.

Les abeilles hibernent au sud des montagnes de Salamanque qui séparent la Castille de l’Estrémadure. Dans ce paysage – intersection de deux zones climatiques – l’apiculture est un métier de tradition. Dans le film de Buñuel, on voit bien les vieilles ruches cylindriques en chêne-liège avec lesquelles avait encore travaillé le père Oliva.

Ici, au printemps, ils élèvent de nouvelles reines, tandis que les abeilles ramassent inlassablement le pollen, qui est surtout vendu en Allemagne, dans des magasins de produits naturels. A cette période de l’année, les hommes restent hors de chez eux pendant trois mois. Les femmes les munient de grandes quantités de repas cuisinés à l’avance.

Valero, le village d’origine des Oliva dans la Sierra de Francia, est considéré comme un des plus grands producteurs de miel et de pollen d’Espagne. Pour autant, les apiculteurs n’y font pas fortune. Après avoir travaillé dans les années soixante dans une usine textile de Remscheid, en Allemagne, les Oliva sont venus s’installer à Salamanque pour y monter une apiculture moderne. Et voilà qu’ils se font chasser de leur Finca.

Journal filmé

« Oliva Oliva » ne décrit qu’une courte période – dix jours en août et encore une semaine en septembre : le travail dans les ruchers et dans l’atelier, les voyages de jour et de nuit dans les camions, des démarches administratives avec Nono, même une excursion dominicale à la Sierra de Francia avec sa mère. La fête de la ville de Salamanque et des nuits passées avec des amis dans les bars.

À travers les événements et les histoires souvent inattendus, les problèmes et pannes avec lesquelles les Oliva luttent en permanence et les discussions qu’ils mènent entre eux, se produit une image de leur façon de travailler et du quotidien aventureux de la coopérative familiale.

En suivant les événements quotidiens, le récit effleure divers sujets historiques, politiques ou culturels – histoires colportées ou réflexions propres. Il aborde également des sujets personnels. Et il révèle mon attitude indécise par rapport au travail qui est le thème central de mon récit.

« Oliva Oliva » est structuré en chapitres quotidiens et composé d’une suite d’images variées, en mouvement et immobiles, en couleurs et en n&b, portant parfois visiblement les traces de leur traitement. Le texte qui les accompagne est parlé de façon continue, au rythme des images. Images et texte sont deux éléments autonomes qui ne concordent que par moments mais dans l’ensemble se complètent en forme d’une narration complexe.

Documentaire

Durée : 1 heure 10 minutes

Sortie Nationale : 11 Janvier 2006