Nous resterons sur Terre – Avis –

Résumé

Nous resterons sur terre est un documentaire sur l’écologie qui affirme la nécessité de changer nos habitudes pour le bien de la planète. Il s’appuie pour cela d’une sur les discours de quelques pointures internationales, James Lovelock, Mikhaïl Gorbatchev, Wangari Maathai et le philosophe et sociologue français Edgard Morin et d’autre part sur des images très esthétiques illustrant le propos des intervenants.

Avis de Luk

Il est difficile de dire ce qui est le plus insupportable dans le film. Le propos des intervenants est saucissonné à loisir, Egdard Morin est tout particulièrement coupé en pleine phrase à de multiples reprises, son message prend alors la forme d’une série de platitudes consternantes qui trahissent la pensée de ce grand intellectuel français. On se croirait presque à la télévision !

Les scènes filmées sont souvent très belles et très soignées certes, les baleines qui apparaissent à la fin du film sans que l’on sache trop ce qu’elles font là notamment, mais c’est à peu près tout ce qu’on peut leur trouver. Particulièrement longues elles ne visent en définitive que l’esthétique.

Autre objet de consternation est le flou, non pas celui de l’image mais celui du propos. Tant les discours que les plans ne font référence à rien de précis, les généralités s’alignent les unes après les autres : les gens de la ville sont coupés de la nature, les gens sont frivoles, si on ne fait rien les choses vont mal finir ! Seul point un tant soit peu original est l’évocation de la guerre à grande échelle comme conséquence des évolutions climatiques par Edgard Morin qui parvient parfois à être captivant dans les vingt secondes (maximum) pendant lesquelles il est autorisé à parler. Le reste du temps des images prises au quatre coins du globe sans qu’on sache trop où, sans une référence à un fait particulier, accompagnées de musique qui renforce les effets dramatiques occupent l’écran. La part d’images est bien plus importantes que le discours qui est du coup minimaliste et décousu, parfois répétitif. L’effet qui aurait pu être intéressant en introduction devient à terme particulièrement lourdingue.

Quelques images chocs font leur apparition comme une abattoir de porcs offrent une indignation mesurée de bon aloi, on découvre avec effarement qu’avant de finir en barquette, le cochon est un animal vivant qu’il faut tuer et découper en morceau ! Il y a pourtant bien plus à dire sur le sujet comme l’a fait Onirik.

A cela s’ajoutent des contradictions surprenantes. Au début du film les réalisateurs conspuent la frivolité des urbains qui négligent les questions vraiment importantes, sans bien entendu préciser lesquelles exactement. Plus tard il montre les images d’une piscine en ruine et d’un parc d’attraction abandonné, doit-on se réjouir ? Non, l’objectif est juste de donner un avant goût de la fin de la catastrophe qui nous attend et de la confortable l’insouciance que nous allons perdre.

Nous resterons sur Terre est un empilement lénifiant et informe de paroles émincées pendant lequel on passe la première moitié du film à se demander quand est-ce qu’il va réellement commencer et la seconde à se demander quand il va enfin se terminer. On imagine qu’un tel film pour lequel il a fallu parcourir le monde entier a dû occasionner une considérable dépense énergétique ainsi que paquet de déchets. La meilleure chose à faire sera sans doute de ne pas aggraver l’emprunte écologique du documentaire en s’abstenant d’aller le voir.

Fiche technique

Genre : documentaire

Durée : 87 minutes

Sortie : 08 avril 2009

Avec Edgard Morin, James Lovelock, Mikhaïl Gorbatchev, Wangari Maathai