Marre des Vélib’ !

Le Vélib’ est une horreur. Le projet typique mal pensé et mal géré. Certes, je vois les écolos crier au scandale en expliquant combien c’est merveilleux de lâcher plusieurs dizaines de milliers de nouveaux Rois de la Pédale dans la capitale. Encore des râleurs diront-ils. Le Vélib’ c’est bien. Il n’y a pas à discuter, le maire l’a dit.

Pourtant l’expérience montre que si étude d’impact il y a eue, elle a été menée avec le même succès que le projet pour les J.O. En effet, ces milliers de vélos lâchés comme des furies aux mains de personnes inexpérimentées est une catastrophe. Tant pour les voitures, les autres vélos que les piétons.

Décrivons le comportement généralisé de ces nouveaux barbares de la route. Le Vélib’, parce que c’est beau, parce que c’est in, se considère comme maître de la ville. Peu lui importe les signalisations routières comme les « feux rouges », les « stops », les « sens interdits ». Le Vélib’ emprunte les voies qu’il veut, quand il veut et comme il veut. Il n’a que faire des piétons sur les passages cloutés ou sur les trottoirs. Devancé par sa petite lumière blafarde, il signalera en jouant de sa sonnette son intention meurtrière de passer. La clope au bec et le téléphone à l’oreille le Vélib’ avance dans la ville, le bon droit pour lui et « Merde pour les autres ! Je suis un écolo donc un gars bien !« .

Il est important de distinguer le cycliste parisien traditionnel du conducteur de Vélib’. Il y a la même différence entre les deux qu’entre un conducteur de taxi qui a 20 ans d’expérience à Paris et le provincial qui vient d’arriver et qui persiste à prendre sa voiture pour aller chercher son pain. Si on était dans un jeu de rôle, le véritable cycliste parisien serait un guerrier affrontant des dragons de métal tout en évitant les pertes innocentes, rompu au combat et sûr de lui. Le conducteur de Vélib’ est un barbare chaotique qui n’a que faire d’autrui et qui trace sa route quoi qu’il en coûte aux autres.

Il est clair que la mairie de Paris aurait pu anticiper ces comportements et ne serait-ce que proposer des stages de conduite et de bonnes pratiques avant de lâcher dans la nature ces fauves. Cela n’aurait en rien dénaturé ce coup médiatique destiné à préparer le terrain pour les élections de 2008. Bien au contraire ! D’ailleurs, quand on y regarde bien, les pistes cyclables dans Paris se résument à de pauvres bandes en pointillées tracées à même le sol ce qui est bien entendu loin d’être suffisant pour protéger les vélos des automobiles. Ces dernières empiètent donc facilement sur ces voies réservées. Cela conforte
l’idée que le projet a été fait à la va-vite et sans aucune analyse. Y compris l’impact sur le trafic qui ne peut pas être nul.

Pendant ce temps les prix de l’immobilier grimpent et on attend toujours plus de logement dans Paris. Mais il est vrai que cela apporterait moins de voix que ce genre de mesure. Après Paris Plage, des J.O. dont aucun parisien ne voulait, les Vélib’. On attend toujours des actions citoyennes et moins populistes.