Marche arrière – Avis +

Présentation de l’éditeur :

« Il y a deux heures, j’ai écrasé mon ex-femme en reculant avec mon 4 x 4. J’ai toujours été d’un naturel assez maladroit. »

Jusqu’à cette soirée d’octobre 2002, Vincent Verdun mène une existence agréable : fondateur et directeur d’un institut de langues, il réside dans un appartement cossu et vient de s’acheter une voiture neuve. Marianne et lui ont raté leur mariage mais réussi leur divorce : tous les dimanches soir, il prend l’apéritif chez elle, en compagnie de son nouveau compagnon.

Placé en garde à vue après le drame, Vincent est très vite convoqué dans le bureau d’une juge. Séduisante mais implacable, celle-ci instruit le dossier à charge. Vincent clame son innocence : non, il n’a jamais voulu tuer son ex-femme ! Pourtant, certains témoignages le contredisent…

Tandis que les charges s’accumulent contre lui, Vincent voit son existence bouleversée : ses enfants le rejettent, sa belle-famille le renie, la presse locale s’empare de l’affaire, son entreprise périclite et son entourage l’épie. Seuls ses deux amis d’enfance le soutiennent. Coupable ou innocent ? En attendant le verdict, Vincent se remémore son passé. A-t-il choisi sa vie, ou l’a-t-il simplement subie ?

Avis d’Enora

Marche arrière est le troisième roman publié de Valérie Saubade, auteur qui nous avait déjà régalés de son humour noir et féroce dans Happy birthday grand-mère et Les petites sœurs.

Le narrateur de cette histoire, Vincent, est un quadragénaire ordinaire, directeur d’un institut de langues, divorcé, père de deux enfants qu’il rencontre chez son ex-femme tous les dimanches soirs en venant prendre l’apéritif : « Comme beaucoup de couples modernes, nous avons raté notre mariage, mais réussi notre séparation ».

Seulement ce dimanche là, il s’y rend au volant de sa nouvelle voiture, un 4×4 Magnum american dream avec boîte automatique, pare-chocs chromés… et marchepied incorporé, une nécessité quand on mesure 1,62 m. En repartant Vincent écrase sa femme contre le portail du garage ! Mauvaise manipulation, maladresse innée, énervement ou geste calculé ? C’est ce que le lecteur cherchera à deviner jusqu’au coup de théâtre final de la dernière phrase ! Donc un conseil pour les aficionados de la lecture à contre-sens : ne pas commencer par feuilleter les dernières pages.

Valérie Saubade réussit une fois encore et peut-être avec plus de brio, à nous entraîner dans une histoire de famille complexe. Car aucun individu n’existe sans la famille, ce terreau sur lequel sont nées les capacités d’amour et de haine, de douceur, de violence et aussi de désir de mort.

A l’instar des romans policiers anglais qu’elle affectionne, elle livre une intrigue captivante dont les ressorts s’appuient sur la psychologie fouillée des personnages et leurs relations tortueuses. Ici, elle a su rendre de façon impressionnante le comportement et les sentiments de son narrateur masculin.

Récit court, percutant grâce à une écriture incisive, très visuelle et pleine d’humour féroce, Marche arrière est un petit bijou à dévorer de toute urgence.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 243
Editeur : Anne Carrière
Sortie : janvier 2009
Prix : 18 €