Les vampires de Manhattan – Avis + et +/-

Présentation de l’éditeur

A Manhattan, la hiérarchie sociale des élèves du lycée Duchesne est très sélecte : Mimi et Jack qui sont frère et sœur, dominent sans partage la tendance à suivre, alors que Theodora et son meilleur ami Oliver sont plutôt bourgeois-bohèmes. Mais tous viennent des meilleures familles de New York.

Tout bascule lorsqu’on retrouve une des lycéennes, morte, vidée de son sang à la sortie d’une boîte de nuit où se rejoigne toute cette jeunesse dorée. Qui a pu commettre ce crime abominable ? Les rumeurs vont bon train alors que certains, dont Theodora, reçoivent une invitation pour assister à la prestigieuse réunion du Comité de la banque du sang, qui n’est pas une association comme les autres.

A mettre à la suite de Francesca

Avis d’Elaura

Premier volet d’une quadrilogie pour la jeunesse, Les Vampires de Manhattan est un mélange d’urban fantasy et de chick-lit new-yorkaise qui, malgré les apparences légères, propose une critique assez sévère des milieux branchés et de la bourgeoisie américaine.
Ne vous laissez pas duper par le déferlement de marques et le goût prononcé de certains des personnages pour la mode, cela fait parti du jeu.

Derrière les histoires de jeunes gens somme toute assez classiques, l’auteur dépeint une réalité écrasante et déprimante de cette jeunesse dorée qui s’ennuie ferme alors que tout lui est offert sur un plateau. Les maux adolescents sont les même, que l’on soit riches ou pauvres… voir même vampires.

Le vampirisme est traité ici d’une manière très originale, en dire plus serait sacrilège car il est agréable de découvrir en même temps que nos protagonistes comment les pièces du puzzle se mettent en place.

Notre héroïne Theodora, est une jeune fille un peu à part, issue d’une grande famille qui a perdu de sa superbe. Cependant, elle suit tout de même sa scolarité à Duchesne, le lycée le plus prestigieux de New York réservé à l’élite, aux familles les plus riches.

Avec ses deux amis Oliver et Dylan, ils forment un groupe un peu à part, pas vraiment intégré dans les sphères huppées et guindées du lycée. Ils n’ont pas les bonnes fringues, pas les bonnes attitudes, bref, ils ne rentrent pas dans le moule.

Pourtant, Jack Force, le plus beau gosse du lycée s’intéresse de près à Theodora, ce qui n’est pas pour lui déplaire. Mais alors qu’une élève du lycée est retrouvée morte, vidée de son sang, Theodora fera des découvertes qui bouleverseront sa vie de manière définitive. Celui que l’on croyait prédateur deviendra proie et les apparences seront bien souvent trompeuses.

Même si ce premier opus a pour fonction de planter le décor de l’intrigue et présenter les différents protagonistes, il n’en reste pas moins très plaisant à lire. On ne s’ennuie pas une seconde et même si le côté chick-lit peut être déconcertant, l’histoire est assez intéressante et bien menée pour accrocher le lecteur jusqu’au bout et le pousser à vouloir connaître la suite.

Les trois tomes suivants sont disponibles, dans la même collection. Faisons donc place à Les Sang-Bleu pour lire la suite des aventures de Theodora, cette fois-ci en Italie. M’est avis que notre jeune héroïne nous réserve encore bien des surprises !

Avis de Francesca

Ce livre est le premier d’une trilogie écrite par Melissa de la Cruz, un auteur déjà bien établi dans la littérature jeunesse, notamment dans la chick-lit pour adolescentes. Il est publié dans la collection Wiz, la récente section d’Albin Michel, dirigée par Shaïne Cassim, un auteur jeunesse et adulte dont la qualité des romans n’est plus à faire. Par conséquence, j’attendais beaucoup de ce roman qui mêle ambiance chic et contemporaine et fantastique, ce qui a tout pour plaire. Même si le résultat n’est pas à la hauteur des espérances, comme toujours lorsqu’on en attend trop, il s’agit d’une histoire plaisante avec des personnages accrocheurs qui donnent envie de connaître la suite.

Le titre est beaucoup trop évocateur en version française, ce qui tue tout suspense ou ambiguïté, ce qui est dommage car le titre original, Blue Bloods, ce qui veut dire Sang bleu, est nettement plus recherché, original et à double sens. On parle effectivement de vampires, mais pas du genre traditionnel. Ceux-là peuvent sortir en plein jour, n’ont pas peur des crucifix ni de l’ail et ne dorment pas dans des cercueils. La constante, d’ailleurs commune à tous les types de vampire puisque c’est l’essence même de leur identité, est leur nourriture composée uniquement de sang. Puisqu’il s’agit d’un livre jeunesse, les vampires sont adolescents et ne sont pas aussi violents ou dangereux qu’on pourrait le supposer. Ils sont parfaitement intégrés à la population humaine et sont même dans les plus hautes instances.

Le décor est planté dans la vie rêvée de beaucoup de lecteurs, en particulier des adolescents pour qui la reconnaissance sociale est importante. Ainsi, les protagonistes proviennent tous de familles fortunées, sont à la pointe de la mode, chacun dans leur style, et pour certains, possèdent des pouvoirs insoupçonnés. Le récit raconte la découverte par certains lycéens de leur véritable nature, révélant ainsi quelques caractéristiques qui influencent leurs pensées étranges, leurs basculements brutaux dans le passé, leurs actions inexplicables ou leur faim intangible pour la chair sanguinolente. Cette révélation est à mettre en parallèle avec l’évolution des adolescents tant au niveau de leur physique que de leur manière de réfléchir et leur maturité.

Avec cette découverte qui prend un tour insolite s’ajoute une intrigue somme toute classique qui mêle meurtre, enquête, interrogations et rebondissements à la chaîne. Les thèmes comme l’amitié, l’amour naissant et la relation avec les parents sont d’autant de sujets traités et qui sont susceptibles d’accrocher le lecteur qui passe par les mêmes épreuves même si ce n’est pas le même contexte. Les personnages auraient mérité d’être davantage fouillés afin de leur donner plus d’épaisseur et de complexité. Toutefois, ce premier tome existe afin de mettre en place l’histoire dans son ensemble et la suite ne peut qu’être meilleure, le lecteur ayant toutes les clés en main pour comprendre et apprécier cette plongée dans la jeunesse très spéciale et à mille kilomètres de la réalité.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 338
Editeur : Albin Michel
Collection : Wiz
Sortie : 24 octobre 2007
Prix : 13,50 €