Les trois frères Castro – Avis +

– Comment est-il, ce frère aîné dont Fidel ne parle jamais ?

« Il est mort. » Le coup de téléphone de l’ex-colonel José Antonio Montes officier du ministère de l’Intérieur à Salvador Ferrer « Salva », ex-président du comité de défense de son quartier est éloquent. Depuis plus de 50 ans ce « il » désigne Fidel Castro le leader de la révolution cubaine.

Cela fait des années que toutes les dispositions ont été prises pour les funérailles. Cependant, Montes se rend chez Salva, pour parler avec celui qui a été son ami. Pour parler du futur ? Non, pour évoquer le passé.
Car les deux beaux-frères ont en commun une famille, des femmes, un passé et une tragédie.

Leur histoire commune est liée à celle de Cuba et des trois frères Castro. Il y a d’abord Fidel le visionnaire qui en 1953 se lance dans l’attaque de la caserne de Moncada. Ce désastre qui a envoyé la mort la plupart des assaillants révolutionnaires permet à Fidel Castro de devenir un symbole politique. Ensuite vient Raul « El Chinito » qui suit Fidel comme son ombre. Mais le plus intéressant pour Salva est Ramon Castro : « Un type incroyable. Il contribue à une cause en laquelle il ne croit pas. »

Parsemé de figures historiques (dont un révolutionnaire asthmatique nommé Che Guevara), ce roman du cinéaste d’origine cubaine Edouardo Manet évoque de nombreux aspects de la société cubaine comme le phénomène de la « bouteille » (emploi fictif). Puis vient la mort de soldats cubains venus apporter la révolution en Afrique. Ensuite se produisent l’exil massif ou la fuite de la population dans des embarcations de fortune.

Il s’agit d’une chronique à la fois pittoresque et désespérée. Ainsi, lors de la crise des missiles de Cuba les vaillantes miliciennes armées de fusils attendaient l’arrivée des missiles nucléaires américains. Néanmoins, la révolution cubaine a apporté de nombreux espoirs comme l’éducation. Tout était fait pour que chacun ait un diplôme. Cependant qu’elle serait donc l’utilité d’un tel document dans un pays à l’économie dévastée ? Mais c’est évident ! Le pays souffre d’une pénurie de papier toilette.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 254
Éditeur : L’Archipel
Collection : Écriture
Sortie : 8 septembre 2010
Prix : 24 €