Les temps sauvages – Avis –

Présentation de l’éditeur

Quand le vent du Nord s’abat sur les steppes enneigées d’Asie centrale, personne ne vous entend mourir. Pour Yeruldelgger, le salut ne peut venir que de loin, très loin…

Après le succès mondial de Yeruldelgger, couronné par de nombreux prix, Ian Manook retrouve la Mongolie et ses terres extrêmes dans un grand thriller d’une originalité absolue.

Avis de Linagalatee

Oyun, inspecteur de police à Oulan-Bator et équipière de Yeruldelgger, a été appelée pour tenter de démêler un enchevêtrement d’os perdus en plein milieu de nulle part. Les conditions atmosphériques sont très difficiles, un terrible dzüüd (un blizzard de plusieurs jours) souffle autour d’elle, rendant la récupération des cadavres sans matériel adéquat impossible. Elle reviendra dès le lendemain installer une yourte chauffée, et laisser un garde pour surveiller. Il sera tué dans la nuit.

Yeruldelgger quant à lui est avec un vieux professeur un peu fou. Il lui montre ce qu’il prend pour un caillou, et qui en fait est un os brisé, posé dans une steppe de glace et de neige. Il provient d’un cadavre à flanc de montagne, que l’on aperçoit aux jumelles.

Le professeur Boyadjian étudie le comportement de rapaces : les gypaètes barbus. Il leur a donné à chacun le nom d’auteurs français du siècle des Lumières et à leurs territoires des noms de romantiques allemands, ce qui rend parfois ses conversations surréalistes. Et c’est en surveillant l’un des rapaces qu’il a découvert ce cadavre. L’os a été arraché à sa jambe par le vautour, qui l’a laissée tomber de très haut afin qu’il se brise et qu’il puisse récupérer la moelle.

Malheureusement Yeruldelgger ne pourra pas aller plus loin dans cette enquête, il est arrêté par les « Affaires Spéciales » pour le meurtre d’une vieille connaissance, Colette, qui lui avait servi d’indic dans une précédente affaire.

Boyadjian, excellent alpiniste, décide cette nuit-là d’aller récupérer le cadavre accroché à un python rocheux, mais apparemment il n’est pas le seul à avoir eu cette idée.

Solongo, médecin légiste et compagne de Yeruldelgger, vient de recevoir un cadavre à autopsier, elle ouvre la bâche et reste interdite devant le corps qu’elle découvre.

Voilà. La poésie qu’on avait tant appréciée dans le premier tome s’arrête là. Ensuite ce n’est plus qu’un mélange politico-militaire. Tous sont intéressés par ces cadavres sans que l’on sache vraiment pourquoi ; les explications sont alambiquées, nébuleuses.

Chacun mène l’enquête dans son coin, ce qui laisserait penser qu’il s’agit d’affaires différentes, et rend la lecture très saccadée et parfois difficile à poursuivre.

Oyun fait cavalier seul, s’aventurant dans de sombres et dangereuses histoires, alors que dans le précédent roman, elle était très dévouée à son chef, et semblait avoir pour lui une profonde et réelle admiration.

Le personnage de Yeruldelgger s’assombrit et s’enrichit de facettes supplémentaires, lui donnant une âme presque noire et désabusée. Seule Solongo semble se rendre compte de l’errance de l’âme de son compagnon.

Une partie de l’enquête se déroule en France, mais elle n’a rien à voir avec le reste, ça devient difficile à comprendre et à suivre, et les explications finales ne sont guère convaincantes.

Une énorme déception, d’autant plus grande que le premier roman de Ian Manoock était un régal, le second, semble écrit à la va-vite, et tellement en dessous de la qualité de plume du précédent.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 528
Editeur : Albin Michel
Collection : Littérature Générale
Sortie : 28 janvier 2015
Prix : 22,00 €