Les dames de Missalonghi – Avis +

Résumé

Missy, trente-quatre ans, vit à Missalonghi avec sa mère et sa tante et rêve du grand amour. Mais dans cette petite ville perdue au fond de l’Australie, quel espoir a-t-elle de rencontrer l’homme de ses rêves ?

Pour échapper à son quotidien, elle dévore des romans sentimentaux et se découvre des audaces insoupçonnables. Jusqu’au jour où un certain John Smith vient s’installer dans la vallée…

Avis de Marnie

C’est une délicieuse histoire pleine d’optimiste, mêlant plusieurs thèmes, romance historique, une bonne dose de fantastique, étude sociologique, pour réussir un cocktail fort réussi, se lisant joyeusement d’une traite ! Si Les oiseaux se cachent pour mourir est de loin le plus connu des romans de Colleen McCullough, il est impératif de découvrir d’autres facettes de son talent et notamment ce roman-ci imprégné d’humour et de malice.

Nous voici dans une petite ville thermale d’Australie, Byron, baptisée ainsi par l’arrière-grand-père de Missy, qui a fondé cette bourgade. Complètement fasciné par la Grèce, il a répercuté cette toquade à travers les prénoms de ses descendants, Julia, Antonia, Octavia, Augusta et autres Decimus, Septimus. L’usine de bouteilles et la cure constituent la grande force de la région où tout le monde est apparenté à tout le monde. Imprégné de la pensée de l’Angleterre victorienne, les hommes de la famille gèrent la fortune « familiale » et il est interdit aux femmes de travailler même si elles vivent dans la misère. C’est ainsi que nous retrouvons Missalonghi, dite Missy, vieille fille qui vit avec ses deux tantes… ou plutôt qui survit. Elles ont à peine de quoi subsister et ne mangent même pas à leur faim !

Soudain, lorsque commence le roman, Missy, petite souris effacée, peu attirante, discrète et très facilement effrayée, cultive son petit secret en silence : elle fréquente la bibliothèque. Non seulement, elle lit des romans mais a fait connaissance avec la nouvelle bibliothécaire, Una, une jeune femme émancipée, volontaire et malicieuse qui sa soudain l’aider à ouvrir les yeux. Parallèlement, Missy, est littéralement fascinée par l’apparition en ville d’un homme mystérieux, frustre et ténébreux, John Smith. Missy va alors secouer le joug et se libérer, tout en luttant de toutes ses forces (même les moins recommandables…) pour obtenir sa part de bonheur.

L’éveil de Missy constitue le clou du « spectacle », et devient un vrai régal… elle se saisit de toutes les occasions pour faire tourner la situation à son avantage, et le résultat nous enchante littéralement. Colleen McCullough met en scène avec une vraie jubilation cette très malicieuse émancipation féminine… qui en fait provoquera une réaction en chaîne en révolutionnant la ville entière. L’auteur, avec le talent qu’on lui connaît, réussit également à distiller chaleur et émotion. Missy est un personnage « craquant » et profondément attendrissant, et sa confrontation avec le bougon et effrayant John Smith qui se conclura bien évidemment par un K.O. absolu et définitif recueille tous les suffrages. Adepte du « quand on veut, on peut », l’auteur nous entraîne dans cette délicieuse aventure au milieu de ces immenses et impressionnants paysages des « Montagnes Bleues » des premières années du XXe siècle, où survivent des sociétés fermées influencées par l’esprit de colonisation britannique, à l’aube de la révolution industrielle…

L’Australie doit s’affranchir de l’Angleterre comme Missy l’a fait de Byron !

Fiche Technique

Format : broché
Pages : 218
Editeur : Belfond
Collection : Grands Romans
Sortie : mars 1987
Prix : épuisé, en vente sur les sites de ventes d’occasion