Les Prisonniers de la liberté – Avis +

Présentation de l’éditeur

Après New York et le succès du Gang de rêves, Luca Di Fulvio vous emmène à Buenos Aires.

1913. Le Transatlantique Palerme-Buenos Aires s’apprête à quitter le quai, ses coursives de troisième classe pleines à craquer de migrants pleins d’espoir.
Chacun d’entre eux fuit quelque chose. Rosetta ? La honte d’être trop belle, ces insultes que les gens du village lui crachent sur son passage. Rocco ?

Cette mafia qu’il méprise, son allégeance, un destin tout tracé. Et puis il y a la petite Raechel, que les pogroms ont jetée sur les routes. Tous trois ne se connaissent pas. Tous trois ignorent encore que le Nouveau Monde leur réserve d’autres chaînes, d’autres bas-fonds, d’autres violences – que la route est longue jusqu’à la liberté…

Avis de Thérèse

Luca di Fulvio change de décor et de contexte historique dans chacun de ses romans mais il reste dans tous les cas un grand conteur, un humaniste, un amoureux de la vie et de ses personnages.

1912. Les trois héros doivent fuir, dans l’espoir d’un sort plus clément. Rosetta fuit son village sicilien après avoir été spoliée de sa propriété et de son honneur. Rocco fuit son avenir prédestiné de mafieux, il refuse de suivre les traces de son père, lui veut être mécanicien. Rachael (qui deviendra Raquel sous la plume d’un fonctionnaire pressé) fuit son village polonais après le pogrom qui a entraîné la mort de son père.

Ils ne se connaissent pas mais le sort va les faire se rencontrer à Buenos Aires, dans ce Nouveau Monde où ils espèrent une nouvelle vie. Ils vont vite découvrir que le Nouveau Monde n’est qu’une autre version de l’ancien, peut-être même plus brutal encore.

On retrouve dans ce roman les thèmes chers au cœur de Luca di Fulvio : la lutte contre les injustices, la solidarité, la rédemption, l’entraide, l’espoir d’une deuxième chance, l’amour. Mais cela passe par la confrontation avec la pauvreté, la mafia, la prostitution, le trafic de drogue, la situation des migrants, bien plus ardue encore quand il s’agit de femmes.

Une fois de plus, on se laisse emporter par l’écriture captivante, poignante et parfois brutale mais jamais gratuitement de Luca di Fulvio, dans cette fresque historique sordide et violente, dans laquelle Rosetta, Rocco et Raquel brillent tels trois étincelles dans l’obscurité.

La Sociedad Israelita de Socorros Mutuos Varsovie a malheureusement réellement existé, de 1860 à 1939. Sous couvert de proposer à des familles juives pauvres d’Europe centrale d’emmener leurs filles vers le Nouveau Monde en leur garantissant des emplois de serveuse, blanchisseuse, gouvernante, il s’agissait en réalité d’un trafic d’êtres humains qui alimentait les bordels d’Amérique du Sud, principalement d’Argentine.

Comment mieux terminer cette chronique qu’en laissant la parole à « la fille sans nom » dans son dernier article : « Un monde est nouveau quand certaines vieilles règles ne comptent plus, et quand on peut envisager d’en créer de nouvelles. Car voilà ce qui compte vraiment : avoir la liberté d’imaginer et de rêver la liberté« .

Que le nombre de pages de ce roman ne vous effraie pas, il n’y en a pas une seule de trop !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 784
Éditeur : ‎Pocket
Sortie : 1 avril 2021
Prix : 8,95 €