Les Prénoms épicènes – Avis +

Elle regarda le calendrier et pensa : « Le 19 novembre 1985 est le jour de ma mort. J’ai onze ans. »

Claude et Dominique portent tous deux des prénoms épicènes (pouvant être à la fois masculins et féminins). Aussi leur enfant se devait d’en porter un également. Ce sera donc… « Épicène » (d’après le titre de la pièce de Ben Jonson, un contemporain de Shakespeare). Le futur père a omis de préciser à son épouse que pour le personnage principal de la pièce la femme idéale doit être muette.

Le petite Épicène grandit donc dans l’amour de sa mère… et dans la haine de son père. Pourquoi une telle hostilité ? Pour l’instant Épicène l’ignore. Qu’importe, elle attend son heure.

Puis à l’âge de onze ans Épicène perd sa meilleure amie (du fait de son père). Elle a l’impression de mourir. Pourra-t-elle renaître ?

Traitant de la relation père-fille (une relation totalement atypique), ce roman évoque également avec subtilité la mort et la renaissance. « Il existe un poisson nommé cœlacanthe qui a le pouvoir de s’éteindre pendant des années si son biotope devient trop hostile : il se laisse gagner par la mort en attendant les conditions de sa résurrection. Sans le savoir, Épicène recourut au stratagème du cœlacanthe. Elle commit ce suicide symbolique qui consiste à se mettre entre parenthèses. »

Évidemment Les prénoms épicènes n’ont rien à voir avec un roman de Francis Scott Fitzgerald qui fut adapté quatre fois au cinéma avec en vedette Warner Baxter, puis Alan Ladd, Robert Redford et Leonardo DiCaprio.

Mais puisqu’on vous le dit.

Fiche technique

Format : broché
Pages : 160
Éditeur : Albin Michel
Sortie : 22 août 2018
Prix : 17,50 €