Le serment – Avis –

Résumé de l’éditeur

Dans la petite ville de Hawkins Hollow, trois amis mêlent leur sang sur l’autel de la Pierre Païenne, faisant le serment de rester liés à jamais. Mais une simple soirée entre adolescents va se transformer en nuit d’horreur…

Tous les sept ans, ils voient leur ville dévastée par une série d’événements inexplicables et terrifiants. Vingt et un ans plus tard, aura lieu l’épreuve de force entre le Mal et les garçons venus des hommes.

Avis de Callixta

Nora Roberts a elle seule couvre tous les genres de la romance. Quand elle termine un romantic suspense, elle enchaine avec de la romance contemporaine et parfois, avec du fantastique. C’est le cas avec Le Serment, premier tome d’une trilogie (encore une), Le cycle des 7 qui mélange démons et malédictions anciennes pour un résultat pour le moins contestable.

Le propos est relativement simple. Trois gamins, Caleb, Fox et Gage, ont prêté serment le jour de leur dixième anniversaire de rester amis pour la vie. Ils ont mélangé leur sang dans le lieu le plus amusant pour les gosses de Hawkins Hollow, une clairière avec une pierre plate mystérieuse. Leur serment d’enfants va alors prendre un tour dramatique puisqu’il est immédiatement suivi d’un déluge d’évènements étranges et violents dans le village et nos trois garçons sont changés pour leur vie entière. Ils sont devenus plus forts et ont obtenu des dons différents. Depuis, tous les sept ans, la malédiction revient et violence et bizarreries secouent la petite ville du Maryland.

Le sujet ne manquait pas d’intérêt. Il y avait même une vraie idée, certes, pas très originale mais Nora Roberts va en tirer une intrigue minimaliste qu’elle va visiblement étirer sur trois tomes.

L’ambiance oscille entre Sleepy Hollow et The Blair Witch Project mais c’est bien moins intéressant puisque le sujet a déjà été traité et de façon correcte. Nora Roberts se contente de reprendre quelques éléments : une malédiction du passé qui s’est abattue sur une petite communauté du Maryland au dix-septième siècle en pleine chasse aux sorcières ; un groupe de jeunes gens qui vont devenir amis et qui font essayer de lever la malédiction et empêcher la catastrophe des sept ans de se reproduire. Malheureusement cela est bien mal exploité. Les passages censés être terrifiants font sourire : l’être maléfique a peur du chien (dénommé Balourd…) du héros et ses apparitions à grand renfort d’odeur de souffre et d’araignées ou de limaces gluantes semblent sorties d’un dessin animé pour enfants.

L’intrigue n’éblouit pas non plus par sa cohérence. C’est le troisième cycle des sept qui se profile et malgré les drames (il s’agit tout de même de viols, meurtres, incendies et suicides…) ne semblent pas spécialement faire peur à la population (sauf à une personne dont le départ semble arranger Nora Roberts !). Aucune autorité extérieure n’a enquêté sur ces délits et crimes. L’héroïne qui écrit sur les phénomènes surnaturels est la première à le faire et va avec une facilité déconcertante lever le voile sur des mystères que les principaux protagonistes n’ont jamais compris.

Malheureusement, l’intrigue amoureuse et les différents personnages ne relèvent pas le faible niveau de l’histoire fantastique. Le couple de héros a le sex-appeal et le charme de ceux que l’on croise dans les téléfilms policiers allemands de l’après midi. L’amour et l’attirance qui naissent entre eux sont contés sur un mode désinvolte et léger presque ridicule. La scène où le héros demande la main de l’héroïne alors qu’ils vont affronter au fonds des bois le très vilain ectoplasme responsable de tout est confondante.

Quant aux autres personnages, ils sont stéréotypés et prévisibles dans l’œuvre de Nora Roberts. Ainsi Caleb, le héros est le garçon bien, sympathique et courageux. Son ami Fox est issu d’une famille atypique mais est devenu un avocat et le dernier, Gage, est le bad boy de service. Tout le roman sert à réunir ces trois hommes à trois femmes dans des péripéties douloureusement prévisibles.

Si vous voulez lire un bon roman paranormal, il vaudrait mieux se tourner vers d’autres auteurs. Nora Roberts ne donne guère envie de suivre les aventures des autres hommes du groupe mais le prochain tome sortira début juin. Ni l’intrigue ni la romance ne sont réussies. Un roman qui n’a pour lui que d’être signé Nora Roberts et que les fans apprécieront peut-être, malgré tout.

Fiche Technique

Format : semi-poche
Poche : 317
Editeur : J’ai Lu
Sortie : 30 mars 2009
Prix : 9,95 €