Le roi Lear – Avis +/-

Le roi Lear (Michel Piccoli) décide de partager son royaume entre ses trois filles. Sa cadette, Cornélia (Julie-Marie Parmentier) tente d’être sincère mais ne correspond pas à ce qu’attend son père. Il la déshérite au profit de ses deux soeurs cupides. Alors, commence un voyage aux enfers pour ce roi déchu.

La célèbre pièce de Shakespeare, Lear (sous titre Le roi Lear !) est transposée par le metteur en scène André Engel au monde de l’entreprise au début du XXe siècle (ambiance « Les brigades du tigre » !) Lear est en fait le roi de l’économie de marché, destitué par ses deux filles cupides, la sincérité et l’amour de sa cadette n’ayant plus court dans le monde de profit où nous vivons depuis maintenant un siècle. Tout le spectacle se déroule dans un entrepôt d’une société, baptisée Entreprise & Co, ce qui représente une épreuve pour le spectateur (près de 3 heures sans entracte, l’ambiance est étouffante).

Pour ma part, je suis toujours très réservé sur les transcriptions des textes classiques. Certes, Shakespeare offre un texte tellement riche et débordant qu’il résiste à tous les (mauvais ?) traitements, mais là, je trouve qu’André Engel a fait fausse route. La pièce que l’on voit ressemble plus à du Beckett qu’à du Shakespeare, et je trouve pour ma part que c’est une trahison.

Restent les comédiens, excellents. Michel Piccoli est un monstre sacré, tout comme Michel Bouquet (qui vient d’être récompensé par un César). Les voir tous les deux au cinéma ou au théâtre procure le même plaisir. Il en est de même pour sa fille cadette (Julie-Marie Parmentier) découverte au cinéma (Les blessures assassines).

Lear (le roi Lear) a été créé au théâtre de l’Odéon en janvier 2006 et on peut le voir encore ce soir à 20h30 au Théâtre de Saint-Quentin-en-Yvelines (RER-C ou SNCF direction Rambouillet, arrêt Saint-Quentin-en-Yvelines).