Le mystère de la maison Aranda – Avis +

Présentation de l’éditeur

Ancien délinquant promu sous-inspecteur, Victor Ros intègre le commissariat de la Puerta Del Sol, au cœur de Madrid. Idéaliste et passionné, le jeune homme est chargé d’élucider trois meurtres perpétrés dans une riche demeure. L’affaire passionne le Tout-Madrid, car on dit cette maison maudite.

Mais Victor est bien trop rationnel pour y croire. Trop humaniste aussi pour ne pas vouloir démêler une autre série d’assassinats, moins populaires, commis à l’encontre de prostituées. En cette fin de XIX ème siècle, des bas-fonds madrilènes aux hautes sphères de l’aristocratie règne la même horreur… les mêmes ombres déroutantes, les mêmes sinistres fantômes. Victor Ros devra se montrer pugnace pour remonter les fils d’Ariane qui traversent la ville et qui mènent aux coupables.

Avis d’Enora

L’histoire se passe à Madrid à la fin du XIXe siècle et c’est l’occasion pour le lecteur de se plonger sur le passé agité de cette Espagne, qui après avoir chassé les Français en 1813, va vivre une succession de révoltes. Nous sommes en 1877, la première république a laissé la place à une monarchie constitutionnelle sous la houlette d’Alphonse XII mais le pays reste agité par des émeutes dues à la crise agraire, au retard industriel ainsi qu’aux mouvements autonomistes et anarchistes. A la fois catholique et anticlérical, traditionnaliste et ouvert, ce pays plein de contradictions essaie de s’adapter au nouveau siècle. Une classe sociale inédite émerge, la haute bourgeoisie, enrichie par le commerce, tandis que la noblesse terrienne plonge dans la ruine.

Victor Ros Menendez a grandi dans la misère, volant pour survivre. Lors d’une arrestation, un policier, don Armando Martinez, remarquant l’intelligence et la culture du jeune autodidacte, lui propose un poste de coursier au commissariat. L’attachement qui les liera, permettra à Victor d’échapper à la délinquance et de devenir lui aussi policier. Passionné par les raisonnements déductifs, Victor résout ses enquêtes à la manière d’un Sherlock Holmes. Enfant de cette nouvelle société hispanique dont les désirs de modernité bousculent l’ancien régime, il n’hésite pas à utiliser toutes les ressources de la science (en particulier les balbutiements de la médecine légale) pour arriver à ses fins, au grand dam de ses collègues.

L’affaire qui passionne Madrid en ce moment est le mystère de la maison Aranda, une maison qu’on dit hantée et qui pousserait les jeunes femmes à assassiner leurs maris. Victor est bien trop rationnel pour y croire mais son jugement est troublé par ses émotions car la présumée coupable n’est autre qu’une des deux filles du comte de Teresillas. Or Victor nourri un amour sans espoir pour l’autre sœur, Clara, dont il est tombé amoureux en la voyant déambuler jour après jour, le long de la promenade du Prado…

Le mystère de la maison Aranda est le premier tome des aventures de Victor Ros dont la seconde enquête vient d’être publiée aux éditions Phébus. L’auteur, Jeronimo Tristante est un passionné d’histoire et les aventures de son jeune madrilène s’ancrent avec brio dans les tourments de la fin du XIXe espagnol. Doué d’intelligence, de perspicacité et de beaucoup d’humanité, Victor est un personnage extrêmement attachant. Devenu libéral après une enfance miséreuse, il tombe amoureux – ironie du sort – d’une demoiselle de la noblesse. Lui qui est censé combattre les privilèges de cette classe puissante qui condamne à la pauvreté la majorité des espagnols, ne sait plus où se situer ; d’autant qu’humainement et avec franchise il s’avoue être un peu attiré par ce luxe et cette aisance de vie. Heureusement pour lui, la demoiselle de ses pensées n’a pas fini de l’étonner !

Cette aventure est écrite à la façon des feuilletons du XIXème, un peu comme un pastiche avec moult clins d’œil à Sir Arthur Conan Doyle, Gaston Leroux, Eugene Sue, Ponson du Terrail etc. On y retrouve les bas-fonds et les hautes sphères d’une ville (ici Madrid), des meurtres de prostituées, des ouvrages maudits, des passages secrets et des trésors cachés. C’est tellement réussi qu’on ne tient même pas rigueur à l’auteur de l’inexactitude de l’une des résolutions de l’affaire car après tout c’est pour ce genre d’histoire que le terme rocambolesque a été inventé et quand c’est écrit avec cette virtuosité ce n’est que du plaisir de lecture !

Fiche Technique

Format : poche
Pages : 403
Editeur : 10/18
Collection : Grands détectives
Sortie : 4 mars 2010
Prix : 7,90 €