Le livre d’Hanna – Avis +

Présentation de l’éditeur

Quand Hanna, jeune Australienne, restauratrice passionnée de manuscrits anciens, apprend qu’on veut lui confier la célèbre Haggadah de Sarajevo, elle sent qu’il s’agit de la chance de sa vie. Plus à l’aise en compagnie des livres que de ses contemporains, elle part à la rencontre de ce précieux manuscrit hébreu, ressurgi des Balkans en ruine.

Au fil de minuscules indices, Hanna va peu à peu percer les secrets de ceux qui ont tenu entre leurs mains cet ouvrage sacré : de la jeune adepte de la kabbale qui le sauve de l’Inquisition espagnole, à l’intellectuel musulman qui le soustrait à la menace nazie, en passant par le censeur vénitien qui le fait échapper à l’autodafé, une odyssée flamboyante dont Hanna s’apprête à écrire une nouvelle page…

Avis d’Enora

Le livre d’Hanna est le troisième roman de l’australienne Geraldine Brooks, lauréate du prix Pulitzer en 2006 pour La solitude du docteur March. Cette œuvre de fiction a été inspirée par la vraie histoire d’un manuscrit hébreu connu sous le nom de Haggadah de Sarajevo. Ce livre hébreu enluminé fut fabriqué en Espagne sans doute au milieu du XIVe siècle. En 1609 on le retrouve à Venise où un prêtre catholique du nom de Vistorini le sauve des autodafés de l’Inquisition du pape, en 1984 il refait surface en Bosnie puis est restauré à Vienne et en 1941 il est emporté à la barbe des nazis par un érudit islamique qui le cacha dans une mosquée d’un village de montagne pendant la guerre de Bosnie, c’est un bibliothécaire musulman, qui le sauva pendant le bombardement de l’Institut Oriental.

A partir de ses recherches, Geraldine Brooks a construit un roman dont le personnage central est Hanna ; cette jeune restauratrice australienne, passionnée mais un peu trouillarde, est sollicitée en Bosnie pour restaurer la rare et mystérieuse Haggadah médiévale. Là elle fait connaissance du bibliothécaire musulman qui a sauvé le livre lors de la destruction de l’Institut Oriental. Entre eux va naître quelque chose de fort, mais Ozren est marqué par la mort de sa femme et Hanna, de par ses rapports difficiles avec une mère solipsiste, a pour devise de ne jamais s’engager et de ne jamais compter sur autrui pour sa survie affective. Pourtant entre ces deux êtres blessés que tout sépare, la Haggadah et son mystère va tenir lieu de pont. Et ce livre n’en est pas à son premier miracle …

L’auteur illustre les recherches historiques par des passages totalement imaginés qui nous emmène de Tarragone en 1492 à Sarajevo en 1940, en passant par la Venise du XVIIe. Car un livre n’est qu’un texte qui prend vie avec l’intérêt et « l’amour » que lui portent ses lecteurs. Son histoire est aussi celle des gens qui l’ont fabriqué, lu, conservé et en cela le titre original People of the book est bien meilleur.

L’alternance des passages extrêmement érudits – sur la fabrication du manuscrit, des couleurs de l’enluminure, sur la conservation et la restauration – avec les passages romanesques donnent un souffle tout à fait passionnant au roman qui se lit comme une intrigue policière. Un mélange éblouissant d’érudition, de romanesque et de suspense !

Geraldine Brooks avec trois romans aussi différents que réussis est un vraiment un auteur à suivre !

Fiche technique

Format : poche
Pages : 502
Editeur : Pocket
Sortie : septembre 2010
Prix : 7,80 €