Le droit de t’aimer – Avis +

Présentation de l’éditeur

Eddy Carmichael doit la vie à Rhine Fontaine, pour autant elle ne renoncera pas à ses rêves pour lui. Dès qu’elle aura économisé assez d’argent, elle quittera cette ville du Nevada pour la Californie.

Même si Rhine est beau comme un dieu, même si l’attirance qu’ils éprouvent est irrésistible, il n’y a pas d’avenir pour eux. Une nuit, une seule, passée dans ses bras suffira-t-elle à éteindre le désir d’une passion interdite et dangereuse, ou unira-t-elle à jamais les deux amants ?

Avis de Valérie

Eddy Carmichael est descendante de deux esclaves affranchis, elle a dû s’assumer à leur mort, alors qu’elle n’avait que 12 ans. Sa sœur Corinne a choisi la facilité de la prostitution et a deux enfants. Elle, elle est devenue cuisinière et femme de ménage. Pourtant, malgré la difficulté d’être noire au sortir de la guerre d’Indépendance, Eddy veut partir pour la Californie où on dit que la vie est plus facile pour les gens de couleurs. Elle cherche à s’y installer en tant que cuisinière, et économiser jusqu’à avoir son propre restaurant.

Elle quitte Denver en ayant tout vendu pour se payer le billet de train. En chemin, sa correspondance est retardée, elle accepte d’être rapprochée de son but en partant avec un sympathique prêtre, doté d’une voiture couverte. Il accompagne un jeune orphelin dans la pension qui doit l’accueillir. Mais la prudente Eddy se fait détrousser et abandonner en plein désert, où elle est sur le point de mourir… Elle est découverte inanimée par deux hommes, un noir, Jim Dade, et un blanc Rhine Fontaine. Ils la ramènent à leur saloon, L’Union, situé en plein dans la ville minière de Virginia City, Nevada.

Le talent de Beverly Jenkins est de nous emmener à sa suite, dans une romance historique dont le contexte social est particulièrement bien étayé. Le Far West d’antan était un enfer pour les femmes célibataires, mais le modèle économique et sociétal d’une Amérique ségrégationniste est pire et détestable. Pas de pathos, ou de misérabilisme ici, et ça, c’est assez exceptionnel vu la dureté du sujet. La romancière brode une jolie histoire mettant en scène de nombreux personnages attachants, tout en nous donnant les codes nécessaires pour comprendre l’ensemble.

Si l’histoire d’amour est séduisante et tendre – et qu’elle occupe le centre de l’histoire – la narration est passionnante, car elle met en relief le racisme du point de vue de ceux qui le vivent au quotidien. On est vraiment emporté dans le passé, à l’époque où la population noire, mais également indigène ou latine, subissait une discrimination inique. On ne peut s’empêcher de faire des comparatifs avec notre époque, qui semble avoir tant évolué pour en revenir à des injustices flagrantes.

Avec Beverly Jenkins, on ne s’ennuie vraiment jamais. Le lecteur est plongé dans le temps, où il apprend à connaître de merveilleux personnages élaborés à l’aide de pleins et déliés. Humaine, passionnante et enivrante, on est totalement sous le charme de son écriture.

Fiche technique

Format : poche
Pages : 370
Editeur : J’ai lu
Collection : Aventures & Passions
Sortie : 31 janvier 2018
Prix : 7,40 €